Jean Pierre Ceton
romans

LE BLOG DATE : notes des jours, chaque jour, parfois ou presque...

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m'écrire

8 janvier 2015

Donc il nous faut subir ça, un attentat barbare, une tuerie ciblée de journalistes libres (l'un au moins appelé par son nom avant d'être exécuté), et ce après avoir dû subir des semaines durant la mise en valeur médiatique de discours régressifs et réactionnaires d'une bande d'auteurs qui ont plus à voir entre eux qu'il n'y parait.
Prenons-non en un, peut-être plus essayiste que romancier, qui a certes le droit d'écrire ce qu'il veut.
Mais pourquoi a-t-il été autant promu par toute la presse, faisant les unes répétées de tous les médias, journaux, émissions, télés permanentes, comme jamais cela n'avait été fait pour un livre de fiction si c'en est un, à la limite de la saturation et de l’écoeurement?
En tout cas, jusqu’à cet assassinat de journalistes satiriques (12 personnes au moins dont deux policiers), par ce qu'il faut appeler deux pauvres types, sans qu'on sache s'il peut y avoir le moindre rapport entre ce livre publié à grands renforts de promotion le même jour que cette tuerie (7/1/2015).
Depuis, les médias semblent avoir lâché le livre en question pour s'en tenir à des éditions spéciales couvrant sans fin l'événement grâce le plus souvent à des commentaires d'experts et surtout d'anciens experts.
Mais pourquoi donc ont-ils tellement promu avant sa sortie « ce livre dont on vous parle depuis plusieurs jours », si ce n'est parce qu'il renvoyait à quelque chose d'assez abject dont il était pressenti qu'il intéresserait a priori un grand nombre de gens.
Car hélas il y a dans les têtes de beaucoup de gens tous les clichés de base qu'il faudrait combattre plutôt que conforter comme cela se fait couramment dans le but de cartonner.
Il reste la lumière d'une réaction formidable de sursaut des personnes manifestants hier, dans les villes de France et d'ailleurs, brandissant l'intelligence, la liberté et la démocratie en opposition à ces horreurs.


28 décembre 2014

Cet artiste n’avait pas de collectionneur américain. Et pourquoi cet artiste bien qu'américain n'en avait-il pas, alors qu'il avait des collectionneurs en Europe où il vivait ? Eh bien, une femme ayant vécu 16 ans à Los Angeles pouvait le dire, c'est que les Américains n’aiment pas beaucoup la critique. Or le travail de cet artiste était assez critique envers la société américaine...
A transposer autant que cela peut-être transposé, ici.
Car, ce qui ne passe pas à Paris, ce n'est pas la critique de la société qui d'une certaine façon est bien vue. Non, c'est la critique de cette critique quasi institutionnelle, bien-pensante et convenue, qui en plus a le culot de se présenter comme subversive !


24 décembre 2014

La grande aventure des temps modernes, c'est celle de l'individu. Pas au sens individualiste comme on l'entend partout, mais à celui de l'individuation.
C'est une perspective inouïe. Que chacun et tous aient accès à la nourriture, au logement, aux toilettes etc. Et à la santé, à l’éducation, au savoir...
Et au développement personnel. Ce qui est une tache d'une autre ampleur que les précédents objectifs.
Le développement personnel, pour tous les Terriens, pas au sens de l’égoïsme, mais à celui du développement de l’individuation est une aventure sans fin, à peu prés comparable à l'aventure spatiale. Sans fin également, semble-t-il !


21 décembre 2014

Est-ce que j'aimais me donner une contrainte dans l'écrit ? Non, je n'étais pas sûr d'aimer ça. Pas plus celle de la versification que celle que s'imposent les écrivains de l'Oulipo que je respecte bien entendu.
Longtemps je n'ai pas su pourquoi.
Maintenant je sais que c'est parce que j'en ai des contraintes, ainsi je n'ai pas besoin de m'en donner, ni la necessité de m'en inventer.
J'ai celle d'avoir à me séparer d'un écrit classique, oui de devoir me débarrasser de la langue académique existante qui m’empêche de parler de mon temp.
J'ai la contrainte d'inventer une langue qui me permette d'écrire ce que je veux.
Et, encore, je dois faire face à celle d'un mental à désinscrire...


9 décembre 2014

Sans vouloir prendre le contre-pied de ce que dit Modiano, il me fournit un bon exemple de déclarations fortes dont on pourrait retourner le propos.
Il dit : « J’ai l’impression qu’aujourd’hui la mémoire est beaucoup moins sûre d’elle-même et qu’elle doit lutter sans cesse contre l’amnésie et contre l’oubli ».
Pourtant jamais la mémoire n'a été aussi forte et, en réalité, présente comme jamais malgré l'accroissement constant d'infos nouvelles.
Il dit : « Moi, j'écris à la main et je m'en veux. ... l'ordinateur, c'est trop rapide, ça me donnerait le vertige. Et ça retirerait l'aspect physique de l'écriture dont j'ai besoin ».
Taper sur un clavier implique un aspect physique tout aussi évident, même s'il est différent, et sans doute supérieur puisqu’il mobilise les deux mains, sans compter l'utilisation de la souris...


29 novembre 2014

Pour qu'un livre se vende beaucoup, il faut déjà qu'il soit gros et épais, avec un titre visible de loin s'il n'est pas racoleur. Bien sûr il faut aussi qu'il soit très soutenu par son éditeur en accord avec la chaine de diffusion, d’accord en effet sur un process de vente.
Il faut surtout qu'il soit présent dans les grandes surfaces de librairie achalandé en grosses piles, de préférence sous la forme d'un tas de bois. Le mieux étant le stère ( 1x1x1m ) qui donne une impression de force, d'aisance, ne risquant pas de manquer, et même de confort, car la forme du stère de bois quand il s'agit de livres donne envie de s'y assoir.
On peut en rire mais d'après une étude récente la présentation en stère est un gage de réussite internationale d'un livre !


27 novembre 2014

Pour la première fois on peut mesurer scientifiquement la pollution à Paris, grâce au ballon du parc André-Citroën, qui est équipé d’un appareil laser capable de mesurer en continu les nanoparticules présentes dans l’air.
Réaction de la presse aux données fournies : La pollution à Paris c'est pire qu'avant. Avec, pour en rajouter, une image jetée à la pâture des émotions : le 13 décembre 2013, les rues de Paris étaient aussi polluées qu’une pièce de 20 mètres carrés occupée par huit fumeurs...
Quelle a été la première ville polluée en France ? Strasbourg. En réalité, première ville à s'être équipée de capteurs pour mesurer la pollution.
N'empêche que les particules fines il y en a trop, provenant du diesel, de l'industrie et aussi du chauffage au bois. Ce dernier existait évidemment davantage il y a longtemps. Conclusion : les gens du passé étaient sous pollution sans le savoir.


24 novembre 2014

Ce qui change notre vision du monde, c'est la connaissance de plus en plus précise qu'on en a et que l'on n'avait pas « avant », mais que cependant on présume avoir eu.
Du coup on enregistre la précision contemporaine comme plus inquiétante que celle que l'on n'avait pas.
Il se trouve que nombre de connaissances d'aujourdhui datent de moins de dix ans, parfois de quelques années, parfois elles sont carrément contemporaines.
Ce mouvement vers la précision va se poursuivre, voire s'accélérer, il faudra s'y faire : comprendre mieux sans en être forcément effrayé.

19 novembre 2014

Cl revient de l'expo sur le Marquis de Sade au Musée d’Orsay, elle m'en parle. Puis je lui raconte que Gv l'autre soir a parlé de mon livre L’Insatisfaction d'une façon qui m'a vraiment touché. Je lui dis juste avoir été étonné qu'elle le qualifie de très sexuel, tandis que Ct et Ar ont lâché que ça les gênait ou bien ne les intéressait pas.
On ne se rend pas toujours compte de ce qu'on écrit, j'ai concédé, d'ailleurs « ça fait peur parfois » comme disait MD.
Elle s’insurge : « comment tu ne ne te rendais pas compte, mais quand tu en as lu des passages devant nous la première fois, c'était très sexuel, non ? »
Bon, oui, ce n'est pas la première fois qu'un livre l'est, en l'occurrence puisqu'il parle du désir sexuel.


16 novembre 2014

Il se sourient, se regardent, se voient, se touchent un peu. S'éloignent, puis reviennent vers l'autre. Ils échangent de leur peau ou de leurs pores, ils rient de leurs mains, disent des mots pour dire. Des bribes de mots, parfois dans une langue ou une autre. Un échange de corps sans se toucher beaucoup. Un échange d'assez peu de marques extérieures, du moins discrètes, mais de grand effet intérieur. Un échange d'approche pas racontable...
Il est pas d’heure, le jour d'hiver se levant, les mouvements se font plus lents. Ils marchent à pas de chat dans cet appartement qui sent le vin et le tabac. Ils se cherchent toujours, ou bien cherchent où ils vont dormir ensemble.
A un moment ils s'étaient installés sur mon lit. A trois. Il n'y avait pas de place pour moi. L'un m’aurait bien envoyé dormir avec celle qui d’épuisement s'était allongée sur un canapé à une place. Je pose sur cette dernière qui dort déjà profondément, je pose avec délicatesse une couverture dite polaire et l'embrasse de tendresses.
Je me serais bien glissé près d'elle mais il n'y a pas la place à son côté. Je pourrais m’allonger d'autre part sur ce canapé de coin et mettre ma tête près de la sienne mais je n'ai pas assez de longueur pour mes jambes...
Il n'y avait plus de place pour moi ou bien il manquait une personne au moins.

13 novembre 2014

Des métaphores au contact de la réalité.
A propos d’un procès de militants islamistes en Egypte, il est dit qu'il devrait permettre de « lever le voile sur leurs activités. »
A propos d'un déjeuner entre hommes politiques, sujet d'une polémique, on dit d'untel qui ne veut pas en être la victime : « Il n'a pas du tout envie de payer l'addition ! »
A propos d'une mission spatiale, ils disent « c'est un travail d'experts de plusieurs décades, pas quelque chose qui est tombé du ciel ! »


10 novembre 2014

Ils avaient tous fait plus ou moins une carrière dans leur domaine respectif. Tel devenu directeur de radio, après avoir exercé divers postes de conseiller, l'autre reconnu par le milieu littéraire avait publié plus de trente livres, une autre avait obtenu le Grand prix des livres et sortait un livre chaque automne. Untel était devenu premier de son rang, et même la légion d'honneur lui avait été décerné. Dans l'excès, X avait gravi tous les échelons existants dans sa catégorie et Y était devenu grand capitaine d'industrie, habitant un chateau avec force domestiques. Cette amie, journaliste modeste, était devenue rédactrice en chef d'un magazine grand public...
-Et toi ?
-J'avais continué. Je me rends compte que je n'avais fait que continuer.
Ma carrière n'était pas sociale, elle était mentale.. Ce que je faisais, c'était une carrière mentale. À une longue carrière d'imbécile, j'avais progressivement substitué une carrière de progression mentale qui n'avait pas de fin prévisible.

4 novembre 2014

A l'homme de science qui me dit « alors, on ne se quitte plus », parce qu'on s'étaient croisés la veille, je réponds « en général, lorsqu’on se voit une fois, on se croise à nouveau deux ou trois fois de suite et puis après, on peut ne plus se voir pendant un an ou deux  ! »
Oui, il l'avait remarqué aussi.
Mais quoi en dire de plus ? Car c'est un vrai problème scientifique, pas seulement une question de statistiques !


3 novembre 2014

Un jeune homme de 29 ans obtient le prix de l'académie française. Il écrit une langue de formation, dite classique, entre journalisme et dissertation d'agrégation. Une écriture qui n'a pas beaucoup d'importance sur un sujet un peu nostalgique, why not ?
A mes débuts d'écriture on aurait eu honte d'avoir ce prix-là. A tort ou à raison, on considérait que les prix étaient ringards.
Les gens sont docilement impressionnés par ce prix. Ils croient que la langue de l'académie c'est la meilleure langue qui soit.


25 octobre 2014

Ce qui me déplait parfois avec le numérique, c'est quand la machine me fait des histoires, même si c'est possiblement à cause de moi.
Par exemple, voilà qu'elle se bloque, patine, ne démarre pas ou pire se plante alors que je suis vraiment déterminé à écrire, immédiatement.
Parfois simplement je la trouve étrangère à ma démarche d'écriture. Quoi ? il me semble qu'elle me complique la tâche pour écrire.
Parfois, en attendant qu'elle se remette, qu'un nettoyage du disque se fasse ou bien qu'elle redémarre, je passe au papier.
Souvent, je rencontre la même difficulté ou plutôt une difficulté similaire. Un désaccord de rythme entre la pensée et sa traduction scripturale. Une gêne à traduire ma pensée en écrit, ce qui pourtant est ça "écrire".


21 octobre 2014

J’étais bien installé dans un café au travail hier en fin de matinée. J’avais trouvé l’emplacement qui me convenait. Ni trop exposé au monde ni trop caché.
Des fois, plus il y a de bruit et mieux je travaille. A la demie, je prévoyais d’aller jusqu’à l'heure que j’apercevais sur l’indicateur d'infos.
Mais soudain le soleil est apparu, jetant ses rayons en plein sur l'ordinateur. Or ça ne va pas avec le soleil les écrans ou pas très bien.
J'ai changé de côté de la table, ce que je pouvais faire puisque je n'avais pas d'interlocuteur assis devant moi.
J'ai pu travailler encore quelques minutes, pas longtemps. Implacable, le soleil m'a rejoint aussi de l'autre côté, la terre tourne si vite !


14 octobre 2014

"Enfin une série de nouvelles d'Aimé :
14 octobre 1915. Carte à iconographie religieuse, intitulée LE BONJOUR DU POILU, un soldat se trouve dans une tranchée alors qu'une mère et son fils apparaissent au-dessus de lui.
Message pré-imprimé : TANDIS QUE TOUT PRÈS LES BALLES FONT RAGE, TON SOUVENIR ME REND LE COURAGE.
Ma chère petite femme chérie,
Console-toi sur mon sort maintenant car je suis beaucoup plus tranquille que je ne l'étais voilà quinze jours..."

("Petit homme chéri" 1914-1918 page 67)


10 octobre 2014

Je ne suis pas un grand lecteur de Patrick Modiano, Prix Nobel 2014, cependant je sais qu'il a inventé une langue: son écriture fait qu'on lit davantage que ce qu'il y parait. Or c'est ça la littérature.
(Ce n’était pas forcément le cas, sauf erreur de ma part, du précédent écrivain français nobelisé.)
Je ne me sens pas proche de l'homme Modiano ni de ses thématiques, mais il me fait beaucoup rire quand je l'entends parler. Sans pour autant me moquer de sa quasi incapacité à terminer une phrase, car c'est la marque de quelqu'un qui invente une langue, construit la phrase qui correspond à la pensée.
Son œuvre c'est de la littérature d’écrivain, mais il n'est pas sûr que ce soit la raison de cette distinction. Plutot liée à la référence historique de ses livres.


9 octobre 2014

Dans les rares créations en français de noms figurant sur les boutiques dans nos rues, on trouve ce « Boutique éphémère » que je trouve assez joli, sans me prononcer sur le fond du commerce.
Hélas, dans une rue voisine, j’aperçois au-dessus de ce « Boutique éphémère » un « Outlet store » certainement peu compréhensible par la plupart des passants que pourtant la traduction "dépôt d'usine" (outlet) aurait davantage éclairé !


8 octobre 2014

Le ringard député, il dit « Madame le président » et ne veut pas en démordre. Parce que « Madame la présidente », c'est selon lui la femme du président.
Combat de logiques, l'une ancienne et obsolète, l'autre contemporaine et active.


7 octobre 2014

En général, les lecteures/trices femmes aiment plus L'Insatisfaction que les hommes. Ou alors les hommes l'aiment moins que les femmes...
Les femmes sont plus touchées par le livre que les hommes. Ou alors les hommes le sont moins en apparence.
Ce qui est sûr c'est que les « au-fond-machos » ne l'aiment pas du tout.


4 octobre 2014

Et puis L'Insatisfaction ne serait pas jugé assez « bien » pour ce prix, ou plutôt serait jugé « pas comme il faut ».
Car, l'entreprise de littérature, en un premier temps, c'est jamais « bien ». Ce n'est pas ce qu'il aurait fallu faire. C'est trop, ou pas assez, en tout cas pas comme cela aurait dû être écrit. Il aurait fallu que ça apparaisse plus naturel, il aurait fallu traiter autrement le sujet, il aurait fallu tenir davantage la langue...
Dire aussi que le roman est « chaud » d'aborder les choses du désir, et qu'il l'est tout autant de se situer au plus près du front de l'époque.
« Ce serait plutôt de la littérature savante », me suggère S. ?
Non parce qu'il pourrait être lu par beaucoup. En effet le livre emporte le lecteur dans la lecture d’une traite pour certains.
Mais oui, si on considère qu'il se place à un niveau d’observation singulier, qu'il y a du mental qui se formule, de la lucidité injectée, des codes prenant la place d'autres, une analyse dans le récit même.
Surtout, L'Insatisfaction n'est pas écrit en langue courante journalistique, il n'est pas écrit dans la langue habituelle du récit, mais dans une langue écrite en correpodance à l'oral d’aujourd’hui.
C'est cette écriture, en particulier celle de nombreux dialogues, qui construit le roman. Et pas le contaire!


3 octobre 2014

Pourquoi ne parle-t-on pas de L’Insatisfaction sur la radio Europe 1, alors qu'on parle du livre de A., me demande Nicolas T. ?
D'abord le livre ne leur a pas été envoyé parce qu'il n'est pas assez « grand public ». Il est vrai que c'est un roman sorti de nulle part, qui ne ressemble à rien, et qui donc peut dérouter.
Il aborde un sujet anguleux dont on ne parle généralement pas, même s'il concerne tout le monde.
Il n'est pas consensuel, car il ne reprend pas comme évidence un corpus de croyances et de clichés. Et il laisse souvent passer des discours contre-intuitifs. De plus il n'est pas réaliste bien que parlant du réel.
« Tu sais, ce n'est pas un roman pour le prix du livre France Inter », j’avais dit à C. Elle en avait eu l'air surprise. Pourquoi ?
Sans doute parce que je ne fais pas une littérature culturelle, celle dans laquelle on se retrouve dès les premières lignes. Pas une littérature référentielle qui renvoie à quelque chose qu'on connait déjà...


1er octobre 2014

Rencontrant une amie, pas vue depuis des mois, je dois subir sa relation de bagarres qu'elle a eues avec une autre femme, pourtant éduquée tout comme elle. Son récit est hoquetant, parsemé de manque d'infos, révélant une grande confusion intérieure. En fait elle ne parvient pas à formuler un exposé factuel.
Après m'avoir parlé pendant trois quarts d'heure, malgré mes tentatives pour détourner son attention, elle me dit espérer que je n’allais pas être perturbé par ces histoires...
Non sûrement pas, pourquoi devrais-je l'être ? Elle le savait que je vole au dessus de ça. Tant de choses m’intéressent que je m'impose de ne pas être occupé par ce "genre d'occupation".
En fait je le serais, perturbé, en raison de l’impact de ces bagarres sur son état mental qui respirait en l'occurrence tout ce que je n’aime pas...
J'en ai été atteint au point de devoir passer par une petite séquence de sommeil pour me remettre.
Au réveil, je voyais que les réserves qu'elle avait exprimées sur mon livre en fin de rencontre venait de ça. De son mental tordu qui ne s'y retrouvait pas, ni dans le mental que j’écrivais, encore moins dans celui que je n'écrivais pas !


24 septembre 2014

Comme dit l'ancien président Clinton, les titres d’actualités du monde d’aujourd’hui sont réellement mauvais, mais les tendances à terme sont plutôt bonnes.
L’extrême pauvreté diminue tandis que la santé s’améliore de par le monde. A quoi on pourrait ajouter l'éducation, jamais autant massivement développée, et le nombre croissant de musées ou bien de connexions à internet ainsi que celui des individus qui y sont connectés.
Et si les "droits de l'homme et l'Etat de droit sont attaqués" partout dans le monde, selon le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, cela signifie qu'ils sont reconnus plus ou moins partout, ce qui est une chose nouvelle dans l’histoire des humains...


16 septembre 2014

L'Insatisfaction est le roman d'une voix féminine adressée, confidentielle, personnelle... Il emporte le lecteur dans une traversée mentale et sexuelle de l'intérieur du couple. Pour dire ce qui généralement ne se dit pas. Pour traduire ce qui est dans la tête et ne se formule pas toujours, pas encore.
Par une langue qui est un écrit de l'oral d’aujourd’hui. Car tout comme une langue parlée correspondait aux écrits du passé, doit correspondre à l'oral d’aujourd’hui un écrit capable de formuler du mental de notre présent. ( parislibrairies.fr )

14 septembre 2014

Cher p h c, 
J'ai reçu hier quatre lettres de toi, ainsi que mes lettres que j'ai bien reçues...
Prends garde au danger, sois toujours bien méfiant, bonjour de loin... »

("Petit homme chéri" 1914-1918 page 65)

13 septembre 2014

Il peut toujours y aller l'autre, avec ses 640 pages sur Dieu, Jesus-Christ et les croyances historiques, il a de la matière facile à disposition. Il aurait même pu en écrire 64000 pages au moins.
Moi je travaille sur ce que crois être le présent, il y a aussi de quoi en écrire, la matière parait d'ailleurs infinie plus on avance.
Mais ce présent est globalement informulé, ou alors il se formule dans une langue qui n'en rend pas compte. C'est donc un travail à petits pas.


11 septembre 2014

Surement que depuis longtemps je voulais écrire une voix féminine.
Parce que je n'ai jamais eu de goût pour le machisme des hommes, déconsidéré à mes yeux par le comportement de mon père qui n'était pas de ce type d'hommes.
Sans doute aussi parce que j'ai toujours mal vécu la domination dont les femmes étaient l'objet. Domination que je percevais à travers la révolte de ma mère, sans je sache d'ailleurs qu'elle développait ainsi une manière d'être féministe.
L'Insatisfaction raconte les tribulations d'une vie commune d'un point de vue féminin. C'est le roman d'une voix féminine adressée de façon confidentielle, personnelle, privée... ( livre.fnac.com )


7 septembre 2014

Une mère d’origine immigrée qui pousse son bambin à vive allure dans une poussette, croise au bout de la rue un couple de petits blancs d'âge moyen. Il semblerait que le couple ne l'ait pas laissé passer et ait même forcé un peu leur priorité. Ça qu'elle leur reproche de ne pas les avoir laissé passer, elle et son bambin dans la poussette. Puis les invective, alors le ton monte, le cliché est complètement vrai, les gestes se multiplient, les corps se rapprochent puis finalement s'éloignent, échangeant à mesure qu'ils reculent des insultes les plus éruptives que chacun peut trouver. Et puis on aurait pu croire que les choses s'en seraient tenues là...
Mais voilà qu'entre en scène le mari de la mère immigrée, revenu d'on ne sait où, acheter des cigarettes, qui a rattrapé en moins de deux mouvements les petits blancs et a déjà empoigné l’homme le secouant prêt à le jeter à terre. Sauf que la mère cette fois hurle le nom de son mari « Abdel » pour qu'il arrête, les rejoint vite elle aussi, s’interpose entre son mari et les petits blancs. S'en suit une scène d’attente, d'invectives au texte qu’on peut imaginer cependant qu'on ne sait ce que la mère a fait de la poussette, sans doute délaissée face à l'urgence sur le trottoir. Éloignement des corps puis rapprochement à nouveau suite à une ultime insulte, « quoi ? qu’est-ce que t’as dit ? répète un peu ! ».
La scène s'arrête finalement, les petits blancs abattus, repartent convaincus, s'il ne l'étaient déjà, de voter dès que possible pour le parti d’extrême droite. Et les immigrés s'en vont renforcés dans leur croyance selon quoi les blancs ne sont pas civilisés. Fin de la scène, en fait tout à fait sectorielle, car elle n'a pas empêché la scène « principale » d'être et de se poursuivre, tenue elle sans le savoir par tous ces gens continuant d'aller et de revenir, heureusement.


1er septembre 2014

Une tendance dans les livres de cette rentrée est d'aller chercher chez des auteurs du passé un moyen d'éclairer le présent et même notre avenir. Ce ne serait pas complément nouveau, c'est même une tendance historique. Cependant c'est une démarche courue d'avance, tant elle est à peu prés certainement vaine. En tout cas, il ne faut pas y croire.
Par exemple non, Goerges Bernanos ne décrit pas étonnament ce qui se passe de nos jours, ni bien sûr ce qui va se passer dans les 5 ans qui viennent. Ce qui ne veut pas dire que ses écrits ne sont plus intéressants. Quoi ? il n'est simplement pas d'actualité !
Alors si des auteurs y voient des correspondances avec notre époque (étant entendu qu'on peut toujours rapprocher tout de tout), c'est qu'ils ne saisissent pas vraiment ce qu'il y a de singulier à notre époque.
Autrement formulé, ça veut dire assez probablement qu'ils sont largués !


18 aout 2014

Humour et génie de Tolstoï, quand il dépeint la première fois la personnalité de Anna Karénine, il dit qu'elle est digne d'un personnage de roman !


14 aout 2014

« Une première carte non datée, iconographie idiote autant que révoltante. En bas à gauche, une jeune mère salue de la main un soldat, dans le coin haut à droite, arborant son fusil en action guerrière, tandis qu'à ses côtés un enfant le regarde plein d'admiration.... Illustrée d'un texte crétin à vous dégoûter des rimes : PAR TA BRAVOURE À LA BATAILLE, PROTÉGE NOUS DE LA CANAILLE.
Cher petit homme chéri,
Je suis toujours en bonne santé.
.. »
("Petit homme chéri" 1914-1918 page 61)


1er aout 2014

Titre de presse : « Une école de l'ONU abritant des réfugiés touchée de plein fouet ».
L'expression est-elle plus exacte que bombardée, ou bien pilonnée ?


18 juillet 2014

"25 juin 1915 : Une femme et son enfant s'agrippant au vêtement d'un soldat qui porte haut son fusil tel un phallus érigé : « HONNEUR AUX DÉFENSEURS DE LA PATRIE. »
Cher petit homme chéri,
Je suis heureuse d'avoir reçu de tes nouvelles hier soir, deux lettres à la fois, donc je n'avais pas de
nouvelles depuis 9 jours, tu es bien gentil mon chéri de penser à moi, si tu savais comme je suis heureuse quand je reçois des nouvelles de mon cher petit homme chéri si loin de moi, […] je voudrais bien pouvoir t'écrire tous les jours, je n'ai plus personne pour faire passer les lettres mon chéri, il n'y a plus d'école..."
("Petit homme chéri" 1914-1918 page 60)


12 juillet 2014

Hommage à Yann Andréa :
« Un autre jour je lui dirai à André, qui s'inquiétait à son tour d'être seul, de n'être rien, de quoi encore ? Je lui dirai : Tu as l'air d'aller bien, ça va, toi tu es un acteur de la vie, de quoi se plaindre ? »...
(
La Fiction d'Emmedée p. 125)


2 juillet 2014

On a beau être royal et souverain dans son nid d'aigle, on attend les réactions à lecture du livre. Et s'il y en a, il n'y en a jamais assez, ni d'assez convaincantes...
Pas réussi ces jours-ci à écrire sur l'autoédition qui pourrait bien devenir une tendance plus décisive que la mode de l'autofiction, sans l'exclure. D'ailleurs, l'autoédition a toujours existé autant pour les plus grands que pour les gens qui sont en place dans l'édition depuis des décades...
Impossible d’expliciter davantage le projet de L'Insatisfaction -écrire une voix féminine- qu'en fait j'avais en tête sans le savoir depuis longtemps. Juste dire que ça a avoir avec le fait que la libération des femmes a été une libération des hommes, pour moi et selon moi en tout cas...
Alors quand j'ai pas de nouvelles ou moins, je descends dans la rue, marcher, croiser des connaissances, des ami.e.s ? Un.e.s lecteur.e.s.
Oui, je croise Elizabeth Z. J'ai beaucoup aimé, me dit-elle / Déjà, vous l'avez déjà lu? / Oui vs savez je suis une lectrice, moi... j'ai beaucoup aimé, et j'ai beaucoup aimé l'escapade de la fin à Tam... c'est un fantasme récurrent de fuite... / Oui j'y suis allé, je rétorque comme si pour une fois j'avais besoin de m'appuyer sur un élément de réalité dont je me passe pourtant aisément.
Je rentre pour extraire de petits passages, que je vais poster sur ma page FB...


24 juin 2014

Geneviève Fraisse, philosophe amie, m'envoie une information sur son livre « Les excès du genre », à paraitre fin aout (éditions lignes). Elle y est présentée comme « chercheuse ».
Ce féminin me pose problème, sans doute parce que je défends la généralisation de la règle du e féminin et du non e masculin (tout comme je prône celle du s et non s pour le pluriel et le singulier).
Les noms anciennement féminisés ont tous des connotations plus moins machistes, ce sont souvent des noms donnés quand les femmes étaient ultra minoritaires dans la fonction : doctoresse, maitresse et même productrice, traductrice.
Je reconnais cependant qu'il peut y avoir une difficulté à féminiser certains mots comme écrivain ou médecin.
En revanche la pratique du e féminin pour les noms en eur se répand de plus en plus. Donc une chercheure et producteure, une docteure, ingénieure, auteure, narrateure, chauffeure, entraineure, traducteure, reporteure etc...


18 juin 2014

"Deux cartes avec des slogans pré-imprimés:
Celle d'Aimé d'abord, elle illustre un soldat en arme songeant à sa femme qui est représentée plus haut un enfant dans les bras: SUR LE FRONT, NE ME PLAIGNEZ PAS JE FAIS MON DEVOIR, QUAND MÊME ESPEREZ BIENTÔT ME REVOIR. [...]
La carte de Victorine est également datée du 9 juin 1915, elle représente une mère qui porte son fils dans les bras, de jolies roses à la main, rêvant manifestement du front, matérialisé par des fusils en faisceaux. Légende: ILS SERONT VAINQUEURS!
Cher Petit homme chéri,
Je profite de t'envoyer cette petite carte..."
("Petit homme chéri" 1914-1918 page 56-57)

12 juin 2014

A quand l'enseignement du code informatique ? Il se trouve que plusieurs pays en assurent l'apprentissage à l'école primaire mais pas la France. Le gouvernement envisage donc de combler ce que la presse appelle le retard français.
Pourquoi ? Parce que Les élèves doivent savoir que les équipements informatiques utilisent une information codée... et ils doivent pouvoir réaliser eux-mêmes de petites applications utilisant des algorithmes simples (Gouvernement).
Ils doivent ? Pour l’instant, c'est « ils devraient », parce que qu'il faudrait d’abord former des enseignants qui sont plus ou moins rétifs au numérique.

Pourquoi encore ? Parce que ce serait la meilleure façon de développer une vision non mystique des algorithmes par exemple.


7 juin 2014

Mardi 17 juin à 19h, à L'Arbre à Lettres du 14 rue Boulard à Paris 14e, première présentation publique de mon nouveau roman L'Insatisfaction
(BoD). Olivier Renaud de l'Arbre à Lettres Denfert m'accueille pour la 4ème fois dans sa librairie, ce dont je le remercie.
J'y lirai quelques extraits, raconterai plusieurs anecdotes sur le livre, ou / et sur l’édition du livre, m’expliquerai peut-être sur le titre autant que sur mon projet d’écrire ce roman, me tenant au front de notre époque, utilisant la nouvelle orthographe (que je pousse un peu au-delà des rectifications de 1990) et expérimentant une écriture écrite qui corresponde à langue que nous parlons aujourd'hui.
Mais je ne raconterai pas l’histoire du livre !


24 mai 2014

Un soir d'été de 2012, sous mon toit parisien, le 15 juillet précisément, avec des amis durassiens nous avons fêté MD, une fois de plus, avec la perspective de nous revoir en septembre au Colloque de Montréal ("Le cinéma de Marguerite Duras: l'autre scène du littéraire?", UQAM, 6-7-8/09/2012) et d'y retrouver d'autres amis qui n'étaient pas de passage à Paris (Blog 18 juillet 2012).
A un moment de la soirée, "la musique d'India song s'étant tue" (et à défaut d'avoir "dansé") j'ai proposé de lire quelques extraits du roman que je venais de terminer, précisant qu'il était tout chaud. Sans d'ailleurs avoir conscience du double sens du mot, en l'occurrence approprié.
Et j'avais été particulièrement sensible à leur écoute attentive.
Quel était le titre? "Les Tourments de Claire Ardeen", devenu "L'Insatisfaction".
Comme le titre, c'était en fait une première version du livre.
Depuis, de lectures en retour de lectures, je l'ai revu et corrigé, même s'il n'y a pas en apparence de grandes différences avec la version qui vient de sortir chez BoD.
"L'Insatisfaction " figure en effet depuis ce 20 mai 2014 dans les banques de données du livre (ISBN 978-2-322-03622-6 180 pages, 14€) , donc est disponible dans toutes les libraires de ville et sur le Net.
Le jeudi 17 juin 19h, j'en lirai des extraits, lors d'une première présentation publique en librairie, à l'Arbre à Lettres du 14 rue Boulard Paris 14e.
Une première signature est prévue le 1er juin 11h aux Rencontres de Duras (Lot-et-Garonne) où je mets en scène les "Entretiens avec Marguerite Duras" (30 mai 21h).

18 mai 2014

Je passe. Voici une carte illustrée d'une photo d'un MONUMENT AUX MORTS DE LA GUERRE 1870-71...
Cruelle dérision de l’histoire, impossible conscience de ce grand-père ! Il n'imaginait sûrement pas en envoyant cette carte que tant d'autres monuments aux morts seraient construits après la guerre à laquelle il participait, et aussi pour une autre guerre dont il ne pouvait pas concevoir la possibilité.

("Petit homme chéri" 1914-1918 page 54)


16 mai 2014

Dialogues d'Alvigna :
« Faut pas mettre la charrue avant les boeufs », lui jette en l'accostant au bout de sa rue un militant solidariste d'extrême.
Alvigna le regarde et regarde autour de lui.
« Vous avez vu des boeufs ici, vous? Vous voyez des charrues là, il lui demande ? »
«...»
« Non, vous n'en voyez pas ? Alors, changer votre langage vous y verrez surement plus clair ! »

Mauvais slogans :
« Tout va mal, c'est pas normal ! » s'écrie le chef du front de gauche.
« On entre en France comme dans un moulin », déclame la cheffe du front de droite (il est pourtant devenu très difficile d'entrer dans les moulins d'aujourdhui).


9 mai 2014

Un sondage réalisé à l'occasion de la journée de l'Europe indique que seuls 51% des français sont favorables à l’appartenance de la France à l’Europe.
Même si on subodore une question un peu stupide (demander à un Parisien s'il est favorable à l'appartenance de son quartier à Paris ?) il faut bien dire qu'il y a une vision repliée chez les 49% qui n'y seraient pas favorables.
En tout cas, ce sondage démontre que beaucoup de français ne voient pas ce que les autres peuples voient dans l'Europe : le modèle européen, à la fois modèle d'organisation et de civilisation.
Cela va du respect du droit (contre la force), au choix de la négociation (plutot que le conflit), à la défense des droits des personnes y compris contre les Etats. Ainsi la France est souvent mise en cause (pour l'état de ses prisons) et sa justice contredite (par la Cour européenne des droits de l'Homme).
Une illustration marginale mais réjouissante de ce modèle : Les Etats américains des USA qui pratiquent encore la peine de mort ont de plus en plus de mal à se fournir en drogue nécessaire aux exécutions par suite d'un embargo des firmes pharmaceutiques européennes !

26 avril 2014

Au moment de choisir un titre pour Les Voyageurs modèles, celui qui me revenait avec insistance était "Lâcheté antimoderne". Une amie, Pauline Dezert, trouvait avec raison que c'était trop. En fait le titre exact aurait été son inverse : " Le courage d'être moderne ".
En effet, aujourdhui encore plus, il en faut du courage pour exprimer des opinions qui ne soient pas antimodernes, par exemple mettre en valeur ce qui va ou va mieux dans le monde. Tandis qu'il n'y a pas besoin de courage pour asséner à longueure de temp que « l'on fonce droit dans le mur », en listant toutes les catastrophes possibles à venir, jusqu'à en être déprimés et déprimants comme par exemple les animateurs des petits matins de la radio culturelle.
Outre que ces intervenants sont souvent victimes de groupes de pression qui ont besoin d’exagérer les problèmes pour se faire entendre ou/et pour obtenir des subsides publics, il faut reconnaitre qu'il est plus facile de faire passer auprès des publics ce qui s'accorde aux croyances les plus répandues.
D'autant que l'écoute majoritaire est portée vers ce qui était et ne sera plus.


14 avril 2014

Les cartes se suivent et se ressemblent en ce qu'elles sont dominées par les questions de santé. Je vais vite prendre l"habitude de lire par paquets ces annotations et parfois les passer. Tout comme, dans une moindre mesure, pour les marques de tendresse et d'affection qui semblent se multiplier au fur et à mesure du développement de la guerre et de ses misères [...]
Désormais l'échange se fait de "petit homme chéri" à "petite femme chérie" et vice et versa.
Ou, plus succintement, entre "phc" et pfc"...
("Petit homme chéri" 1914-1918 page 40, 41)

11 avril 2014

L'événement majeur du moment dans le petit monde intellectuel français, c'est donc l'élection à l’académie française d'un philosophe anti-moderne, comme le qualifie la presse. Ce n'est pas étonnant de la part d'une compagnie dont les membres ne sont vraiment pas modernes, à part quelques-uns comme Michel Serres, et dont on devrait poser la question de sa légitimité.
La presse dit de Alain Finkielkraut qu'il est essayiste et amateur de football, et aussi « fou de médias sous toutes leurs formes - sauf la plus récente, Internet ».
On ne dit pas qu'il est selon ses propres termes « un handicapé informatique », c'est a dire qu'il ne connait rien du numérique. Cela ne l’empêche pas d'en tirer des conséquences extérieures, par exemple souligner que « l'iPhone 5 a détrôné le iPhone 4 » pour dénoncer la vitesse de notre époque, ce qu'il n'écrirait pas s' il pianotait d'habitude sur un téléphone intelligent.
Ou encore qualifier de toxicomanie la pratique d’internet, et le décrire tel"un asile pour les images, les photos, les conversations volées""une poubelle de toutes les informations".
Certains le trouvent courageux bien qu'en désaccord avec lui, notamment dans ses assertions qui le rapprochent de l’extrême droite ou dans son soutien renouvelé à un certains Camus (qui n'est pas Albert mais l'ex auteur-phare de l'éditeur P.O.L).
J’affirme ici que développer une rhétorique anti-moderne n'est pas de l'ordre du courage, surtout en cette période dite de crise.
Non, le courage aujourdhui, c'est d'être moderne et de développer envers et contre tous les populismes et les conservatismes, un discours moderne privilégiant de ce temp, par exemple ce qui est le plus déterminant, bien sûr la transition numérique !


4 avril 2014

Ce vendredi à 20h au Palais de Tokyo, je présente une lecture des « Entretiens avec Marguerite Duras » réalisés en 1980 pour France Culture. L'idée s'était imposée à moi début 2013 d'organiser une nouvelle lecture de ces Entretiens précisément le jour de « ses 100 ans ».
Idée renforcée par l’enthousiasme éprouvé pour la salle 37 dont on dit qu'elle avait été redécouverte lors de la destruction d'un mur.
Cela me plaisait bien sûr de rendre hommage à Marguerite Duras, de participer moi aussi à toutes ces manifestations organisées pour son centenaire. Je me réjouis d’ailleurs beaucoup que tant d’événements lui soient consacrés, je me réjouis aussi qu'elle soit tellement jouée et lue en ce moment, en vérité jamais autant.
Car cela fait oublier combien elle avait été snobée autant pas ses pairs que par les critiques. Savoir qu'à une époque elle n'avait pas d'article de presse ou très peu, au point d'écrire elle pour présenter ses livres (Emily L. dans le Nouvel Observateur). Ou bien des articles très sévères, « cruels » peut-on dire avec le recul. Je pense à un critique d'un grand journal, aujourdhui disparu, pourtant lié d’amitié avec elle qui, dans de rares papiers, écrivait longuement sur ce qu'il appelait ses tics d’écriture. Au fond sur ce qu'il ne voyait pas ou n'acceptait pas, c'est à dire l'écriture magnifique de Duras.
En fait cela me plait tout simplement de fêter ses 100 ans. De fêter Marguerite le jour même de sa naissance un 4 avril 1914, ce 4 avril 2014.


24 mars 2014

-Le Salon du livre ?
-Non, je n'y suis pas allé, en fait je n'aurais pas vraiment su où me mettre. Enfin, c'est une façon de parler, par embarras du choix si tu veux.
-Dur pour les auteurs ?
-Pour les écrivains, oui...
-Ah oui ?
-Le bruit qui y est insupportable ! C'est un des endroits les plus bruyants que je connaisse. D'ailleurs assez curieux, parce qu'en général on associe la lecture au silence...


22 mars 2014

Le salon du livre, qu'il faudrait plutôt nommer le salon des éditeurs, devient en fait de plus en plus le salon des lecteurs si l'on considère l'accroissement régulier du nombre de visiteurs.
Ce public grandissant correspond d’ailleurs à l'accroissement du nombre de lecteurs, même si chaque lecteur lit moins de livres que les gros lecteurs d’il y a un siècle, en réalité de moins en moins (en moyenne).
Ce public massif est cependant devenu le marché cible des éditeurs qui, en s'orientant vers ses goûts supposés nostalgiques, conservateurs, rétifs au numérique, délaissent peu à peu les lecteurs de littérature.
Ainsi, si le salon du livre n'est pas vraiment le salon de la littérature, il est le salon des livres devenus le support d'une activité culturelle parmi les autres.
Hélas, pas au premier rang, comme l’illustre l'ordre de présentation de la "Page culture" du journal Le Monde.fr : Cinéma, Musiques, Scènes, Arts, Architecture, Livres, TV.


20 mars 2014

La fête à la langue française!
Eh bien alors qu'on parle et écrive un français vivant, une langue inventive, enjouée et pas nostalgique comme c'est trop souvent le cas.
Qu'on ne recourt pas aux vieilles formules par facilité, qu'on crée de nouvelles expressions, qu'on invente des formes.
Qu'on trouve de solutions pour ce qui gêne dans la communication internationale, comme les c cédilles ou les accents la plupart du temps intempestifs.
Qu'on se libère de règles vraiment trop anachroniques et inadaptées. Qu'on privilégie davantage la logique contemporaine plus que la logique étymologique.
Que dans les grammaires on cite des exemples issus de la vie contemporaine...
Bref que l'on continue le français !


18 mars 2014

Une illustration défavorable à l'image du numérique. La scène se passe après un apéro en famille, les grands enfants et leur amis se lancent dans la consultation de leur smartphone, les voilà tous tête baissée chacun sur leur engin, le silence gagne le lieu.
La mère soudain, avec une certaine panique, s'exclame : « mais qu'est-ce que vous faites » ?
Je crois devoir me justifier : je répondais à un message que je viens de recevoir.
Oui mais je saisis aussi la vision de la mère qui s'est sentie dans la solitude extérieure d'être parfaitement exclue de la partie qu'elle croit commune, alors que chacun faisait sa recherche seul...
Bon, cela peut arriver également si les gens lisent ou dorment. Ou bien parlent une langue que l'on ne comprend pas.


14 mars 2014

En feuilletant les pages qui suivent j'aperçois les premières lettres de guerre d'Aimé à sa « petite femme chérie ». Mon émotion se double d'une sorte de tristesse rageuse.
C'est la guerre de 1914, déclenchée le 1er août . Celle qu'on nommera plus tard la grande guerre, que pour l'instant on préfère appeler la dernière […]
Celle qu'on désignera après l'autre guerre à venir, la première guerre mondiale. Parce que premier conflit à avoir couvert plus de la moitié de la Terre. En tout cas si l'on intègre les populations d'Afrique et d'Asie mêles à ce confit européen à leur corps défendant...
("Petit homme chéri" 1914-1918 page 34)


7 mars 2014

Une petite erreur technique de ma part a rendu mon site invisible, deux jours durant, ma fenêtre sur le monde fermée à double persienne !
Ce qui a accru ma déprime provoquée par la politique russe de la force, les envois d'hommes armés, la pratique des pressions physiques, la manipulation de l'info etc.
A quoi s'est ajouté la lecture d'enquêtes sur les viols (plus actes de tortures) de femmes de la rébellion par le régime syrien et ses alliés. Et aussi sur la technique du même régime, dite du siège, visant à affamer des populations tout en les bombardant par avion de matériaux explosifs. Des pratiques remontant à des périodes d'épouvante, normalement éradiquées de tous les textes en vigueur.
Heureusement il y a l'Europe, ce sont des moments pour le dire, en rempart contre les guerres et les atteintes aux droits des personnes. Certes elle ne parvient pas toujours à les contenir brillamment mais elle continue cependant de tracer son rôle de prémonition du monde à venir !


27 février 2014

Dans les livres de français, par exemple des collèges en cette année 2014, ce sont souvent de vieux mots qui illustrent les règles de grammaire. Ainsi pour les mots polysémiques, l'exemple proposé est « fléau », dont le premier sens est un outil agricole depuis bien longtemps supplanté par des machines batteuses qui ne peuvent plus être qualifiées de fléau, sauf par le touriste qui les croise sur les routes de campagne.
Du coup le mot fléau, synonyme de calamité, n'est plus guère polysémique !
On peut supposer que les nouveaux et futurs manuels en édition électronique permettront, par des mises à jour régulières, de proposer des mots plus actuels pour illustrer la science grammairienne.


14 février 2014

Dans la vie de ma famille il y a eu comme un étirement, en tout cas j'en ai toujours eu le sentiment. Une sorte d'allongement anormal du temps. D'abord mon père était plus âgé que ma mère, ensuite je suis né le dernier avec une grande différence d’âge me séparant de mon frère aîné. D'un autre côté, mon grand-père s'était marié plutôt tard, bien qu'il ait eu aussitôt l'enfant qui deviendrait mon père. Au final, ce grand-père était presque un arrière pour moi, donc je l'ai peu connu, c'est à dire seulement dans ma courte enfance.
Pourtant il est la seule piste, lui justement […]
En 1909, Aimé C. est soldat.
Voici une carte adressée à ses parents, manifestement écrite dans la précipitation : « A demain, mille baisers. »
Au verso, photo de la caserne où il se trouve.
Un de ces nombreux bâtiments en forme de carré, aujourdhui réhabilités pour la plupart, par exemple en centres culturels, s'ils n'ont pas été détruits...

("Petit homme chéri" 1914-1918 page 16)


11 février 2014

« On ne lâchera pas » est un cri vraiment inquiétant quand il est déclamé par tous les bords de la sphère politique. Ce n'est pas loin du « on se battra jusqu’au bout ».
En sport, cela se termine en général par la victoire des uns sur les autres, normalement en tout fair-play.
Dans la tragédie classique, dont on est jamais complètement sorti, la règle est celle du jusqu’au dernier guerrier.
Tandis qu'en géopolitique moderne (étant entendu que l’époque moderne à commencé il y a au moins trois siècles), ça se termine par la destruction d'un pays, et de sa population...


1er février 2014

A voir ce qu'on peut savoir de l’extérieur quand on est parent d'élèves, l'école ni les collèges ou lycées n'ont quasiment changé depuis des décades. Et ce contrairement à ce qu'affirment les dénonciateurs conservateurs de l’éducation actuelle.
En tout cas, rien dans les méthodes d'enseignement toujours basées sur le papier et le magistère. Ainsi le prof fait son cours, les élèves en prennent note sur cahier, même si ce cours n'est qu'une variante pas forcément meilleure que celui des livres fournis.
Rien non plus ou presque dans l'apprentissage des langues, à commencer par le français (recopier dix fois « il aperçût » parce qu'écrit il aperçut sans circonflexe) etc.
Sans parler des rapports profs, administration / éléves qui sont hélas si familiers (appréciations, sanctions, devoirs...) pour les anciens éléves que sont donc les parents!

28 janvier 2014

Je recherche cette phrase qui m'est venue à la pensée tandis que je passais devant l'une des boucheries du bout de ma rue dont j'observe souvent sur les étals l'installation de morceaux parfois entiers d'animaux les plus divers. Et qui a disparu de ma tête avant même que je m'installe au café avoisinant où je pensais l'écrire.
Peut-être je l'ai rêvée, me suis-je dit une fois commandée la consommation. Tout comme il m'arrive la nuit d'écrire mais hélas de ne rien retrouver en mémoire le lendemain.
C'est une curieuse impression de perte dont je sais cependant qu'elle ne saurait être définitive. A un moment la phrase me revient au détour de l'écriture d'une autre phrase. Le plus souvent au détour d'une rue, où à l'occasion je l’intégre dans mon téléphone intelligent. Alors, ainsi piégée, la phrase avec d'autres ne sera plus perdue. Si toutefois je n'oublie pas de revenir la chercher dans ces notes du téléphone.


18 janvier 2014

L'épée de Damoclès. Ici que le bât blesse. Ne pas ouvrir la boite de Pandore. Et puis c'est la croix et la bannière... Vous avez connu ça vous, la croix et la bannière ? Non la bannière, je connais pas !


16 janvier 2014

Dans un journal gratuit datant des vacances dernières, je lis que des gens viennent d'être libérés de prison après y avoir passé 17 années. Du coup je me dis : Et moi qu'est-ce que j'ai fait durant ces années-là ?


14 janvier 2014

…M’étant lancé à dépouiller méthodiquement l’album, j’ai entrevu un monde d’enfance de mes ancêtres bien différent de celui des quelques grandes personnes que j’avais connues petit.[...]
Ainsi me suis-je mis à voyager à travers ces lignes d’écriture avec l’ambition de comprendre leurs vies et même d’imaginer ce qu’elles auraient été s’il n’y avait pas eu la guerre de 1914-18. Et s’il n’y avait pas eu l’épidémie de grippe espagnole qui suivra.
Et aussi s’il y avait eu ceci ou cela d’inimaginable qui cependant aurait pu avoir lieu…
("Petit homme chéri" 1914-1918 page 11,12)


9 janvier 2014

On l'a passé, le cap de l'année nouvelle, dit-il fièrement à son voisin. Il répète: oui, une fois de plus on l'a passé, alors que l'autre répond « un de moins !»
-Ah vous dites ça, vous ?
-Oui, un de moins, en tout cas c'est fait
-Vous savez, on croit qu'il y a une césure, pas du tout, rien a changé
-Sauf peut-être l'inversion des pôles magnétiques du soleil qui vient de s’achever à mi temps du cycle solaire de 22 ans, les aurores boréales et australes devraient être plus fréquentes cette année...


7 janvier 2014

Croisé la Weine, fâchée avec moi pour une mauvaise raison depuis deux décades au moins. Lui ai fait un signe de main répété, comme si je l'avais fait à l'un des personnages de mes romans que j'aurais rencontré par pure absurdité dans une rue et non dans son livre.
A quoi elle a répondu par un sourire complice, du fait que je devais avoir l'air en effet d'être en voyage dans mes livres, alors que je remontais à pas rapide la rue, non pas des Martys mais celle de la Gaité.


4 janvier 2014

Il a fallu que j'aille à Lisbonne pour découvrir que Pessoa signifie personne !
Et en effet Fernando Pessoa a été personne toute sa vie ou presque, en tout cas pour la société de son époque, à part pour quelques éclairés ou proches qui voyaient bien qu'il était une personne.
Ecrivain sans livre de son vivant, pratiquement, n'ayant publié qu'un livre l'année d'avant sa mort (1935) outre des textes ou poèmes dans des revues anglaises et portugaises dont la sienne.
Donc un écrivain pas écrivain pour ses contemporains, mais en même temp une vraie personne sans doute parmi les plus porteurs d'individualité de son temp.
Désormais si reconnu en particulier par L'intranquillité (livro do desassossego) publié en 1982 :
« Levo comigo a consciencia da derrota como um pendao de vitoria »!


Georgia trouvait qu'il y avait beaucoup d'eye contacts à Paris. Elle en était toute étonnée, quoi ? elle aimait bien que les gens se regardent dans la rue, sans gêne et pas plus que ça.
Georgia était géorgienne, ce qui pourrait expliquer qu'elle en ait été frappée, son pays restant marqué par des traditions excluant de se regarder dans les yeux. En tout cas pour les femmes, les inférieurs, et même les hommes entre eux au risque de provoquer des bagarres.
C'était aussi la première fois qu'elle venait à Paris. Elle a parlé de « eye contacts » parce qu'elle ne parlait pas français, langue dans laquelle on dirait « échanges de regard » ?
Est-ce que le « eye contact » est également développé dans les grandes métropoles internationales ? Oui, à New York ou à Londres, certainement. Encore que Georgia se rendait assez souvent à Londres pour son travail de banquière.
Peut-être qu'une certaine mode s'était développée à Paris, progressivement devenue typique à cette ville ? Tout comme s'était imposée le fait de se regarder dans les yeux en levant les verres avant de boire.
« Qu'était-ce cette nouvelle manie de se regarder en trinquant, avant on ne faisait pas cela », avait martelé un défenseur de « ce qui était », de fait opposant à la nouveauté, sans qu'il en puisse rien.
Moi j'y vois un sursaut dans les mœurs, des individus en tant qu'individus se regardent facilement en se croisant dans la rue ou ailleurs, au contraire des sociétés autoritaires et pénitentiaires où l'on se mate de côté en baissant les yeux.
Les humains peuvent se payer le luxe d'échanger des regards, éventuellement avec le sourire en plus !

Certains disent : c'est important pour un écrivain de garder le sens du réel.
Et pour cela, ils vont donner des cours en prison et/ou entreprennent des ateliers d'écriture dans les collèges. Ce qui est respectable par ailleurs.
Que disait sur le réel, l'auteur d'Impressions d'Afrique, Raymond Roussel ?
« Ne pas laisser entrer le réel », il aurait écrit ?
Ce qui voudrait dire, selon moi, ne pas laisser passer ce qu'on appelle le réel, le plus souvent réduit à la tapisserie des clichés !
Car le réel pour beaucoup est fait de croyances qui à l'analyse sont fausses ou bien se trouvent être les données d'un réel antérieur.
Curieusement, alors que je prônerais plutôt de s'éloigner du réel de sorte de produire d'autres réalités, on me reproche parfois une forme de réalisme que je mêlerais à une écriture un peu déjantée, why not ?
Pourquoi pas, déjantée, l'écriture, si c'est un moyen de sortir du réalisme, même si je ne suis guère passionné par les métaphores automobiles ?
Pourquoi pas y aller en effet?

A la terrasse du R, il restait une table, une seule à l'abri de la pluie. Ça que j'avais repéré et, aussi, tout de suite vu qu'à la table voisine se trouvait la belle philosophe, en compagnie d'une amie. Je me suis assis à côté de cette dernière dont je ne pouvais voir le visage tandis que, sans trop en avoir l'air, je visualisais facilement celui de la belle philosophe qui s'animait fébrilement dans la conversation...
Quand elle sont parties, j'ai levé la tête pour les regarder.
Très précisément, j'ai adressé un sourire à son amie, passée devant moi en premier, puis j'ai souri à la belle philosophe quand elle est passée à son tour devant ma table.
Elle a eu l'air un peu surprise, m'envoyant cependant une esquisse de sourire.
Les deux filles se sont quittées devant la terrasse, s'enlaçant d'un chaleureux au revoir.
La belle philosophe qui se dressait sur ses jambes pour atteindre le cou de l'autre, beaucoup plus grande, s'est retournée un instant pour me regarder tout en restant contre son amie.
Ainsi avons-nous échangé un regard qui était un « eye contact », avant qu'elle s'éloigne, disparaissant sur un rythme de marche souple, à peine dan



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