Jean Pierre Ceton
romans

LE BLOG DATE : notes des jours, chaque jour, parfois ou presque...

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m'écrire


9 janvier 2014

On l'a passé, le cap de l'année nouvelle, dit-il fièrement à son voisin. Il répète: oui, une fois de plus on l'a passé, alors que l'autre répond « un de moins !»
-Ah vous dites ça, vous ?
-Oui, un de moins, en tout cas c'est fait
-Donc c'est un de plus! Vous savez, on croit qu'il y a une césure, pas du tout, rien a changé
-Sauf peut-être l'inversion des pôles magnétiques du soleil qui vient de s’achever à mi temps du cycle solaire de 22 ans, les aurores boréales et australes devraient être plus fréquentes cette année...


7 janvier 2014

Croisé la Weine, fâchée avec moi pour une mauvaise raison depuis deux décades au moins. Lui ai fait un signe de main répété, comme si je l'avais fait à l'un des personnages de mes romans que j'aurais rencontré par pure absurdité dans une rue et non dans son livre.
A quoi elle a répondu par un sourire complice, du fait que je devais avoir l'air en effet d'être en voyage dans mes livres, alors que je remontais à pas rapide la rue, non pas des Martys mais celle de la Gaité.


4 janvier 2014

Il a fallu que j'aille à Lisbonne pour découvrir que Pessoa signifie personne !
Et en effet Fernando Pessoa a été personne toute sa vie ou presque, en tout cas pour la société de son époque, à part pour quelques éclairés ou proches qui voyaient bien qu'il était une personne.
Ecrivain sans livre de son vivant, pratiquement, n'ayant publié qu'un livre l'année d'avant sa mort (1935) outre des textes ou poèmes dans des revues anglaises et portugaises dont la sienne.
Donc un écrivain pas écrivain pour ses contemporains, mais en même temp une vraie personne sans doute parmi les plus porteurs d'individualité de son temp.
Désormais si reconnu en particulier par L'intranquillité (livro do desassossego) publié en 1982 :
« Levo comigo a consciencia da derrota como um pendao de vitoria »!


30 décembre 2013

Ma voisine me parle. Je lui parle. Elle n'aime pas la foule, ni la ville ni les téléphones et pas le numérique.
Elle trouve qu'il n'y a pas d'eye contact à Paris. Non, elle ne croit pas que les gens se regardent en se croisant dans les rues.
Tout ce dont je lui parle, de ce que j'écris sur mon site, elle le conteste, elle le refuse.
Je sais que ce que j'écris est souvent contre-intuitif.
J'admets que mes écrits mettent en cause les convictions majoritaires. Mais sans doute bien davantage la bien-pensance du moment, pas  si minoritaire que ça !


29 décembre 2013

De plus en plus souvent on peut voir, dans les librairies à grande surface, des installations de piles de certains livres, par exemple une dizaine de piles de 20 exemplaires au moins du même livre du même auteur...
L'autre matin ne parvenant pas à trouver deux livres que je cherchais, je propose à une conseillère de ne pas mettre tant de piles du même livre du même auteur afin de laisser de la place aux autres livres que sinon on ne voit pas.
C'est le système, me dit-elle, qui fait qu'on doit mettre en valeur tel livre plutôt que tel autre, sans que j'en connaisse le critère.
D'autant plus révoltant que parfois les auteurs de ces livres mis en avant sont des dénonciateurs acharnés des pratiques capitalistiques et autres trucs de corruption.

Georgia trouvait qu'il y avait beaucoup d'eye contacts à Paris. Elle en était toute étonnée, quoi ? elle aimait bien que les gens se regardent dans la rue, sans gêne et pas plus que ça.
Georgia était géorgienne, ce qui pourrait expliquer qu'elle en ait été frappée, son pays restant marqué par des traditions excluant de se regarder dans les yeux. En tout cas pour les femmes, les inférieurs, et même les hommes entre eux au risque de provoquer des bagarres.
C'était aussi la première fois qu'elle venait à Paris. Elle a parlé de « eye contacts » parce qu'elle ne parlait pas français, langue dans laquelle on dirait « échanges de regard » ?
Est-ce que le « eye contact » est également développé dans les grandes métropoles internationales ? Oui, à New York ou à Londres, certainement. Encore que Georgia se rendait assez souvent à Londres pour son travail de banquière.
Peut-être qu'une certaine mode s'était développée à Paris, progressivement devenue typique à cette ville ? Tout comme s'était imposée le fait de se regarder dans les yeux en levant les verres avant de boire.
« Qu'était-ce cette nouvelle manie de se regarder en trinquant, avant on ne faisait pas cela », avait martelé un défenseur de « ce qui était », de fait opposant à la nouveauté, sans qu'il en puisse rien.
Moi j'y vois un sursaut dans les mœurs, des individus en tant qu'individus se regardent facilement en se croisant dans la rue ou ailleurs, au contraire des sociétés autoritaires et pénitentiaires où l'on se mate de côté en baissant les yeux.
Les humains peuvent se payer le luxe d'échanger des regards, éventuellement avec le sourire en plus !

Certains disent : c'est important pour un écrivain de garder le sens du réel.
Et pour cela, ils vont donner des cours en prison et/ou entreprennent des ateliers d'écriture dans les collèges. Ce qui est respectable par ailleurs.
Que disait sur le réel, l'auteur d'Impressions d'Afrique, Raymond Roussel ?
« Ne pas laisser entrer le réel », il aurait écrit ?
Ce qui voudrait dire, selon moi, ne pas laisser passer ce qu'on appelle le réel, le plus souvent réduit à la tapisserie des clichés !
Car le réel pour beaucoup est fait de croyances qui à l'analyse sont fausses ou bien se trouvent être les données d'un réel antérieur.
Curieusement, alors que je prônerais plutôt de s'éloigner du réel de sorte de produire d'autres réalités, on me reproche parfois une forme de réalisme que je mêlerais à une écriture un peu déjantée, why not ?
Pourquoi pas, déjantée, l'écriture, si c'est un moyen de sortir du réalisme, même si je ne suis guère passionné par les métaphores automobiles ?
Pourquoi pas y aller en effet?

A la terrasse du R, il restait une table, une seule à l'abri de la pluie. Ça que j'avais repéré et, aussi, tout de suite vu qu'à la table voisine se trouvait la belle philosophe, en compagnie d'une amie. Je me suis assis à côté de cette dernière dont je ne pouvais voir le visage tandis que, sans trop en avoir l'air, je visualisais facilement celui de la belle philosophe qui s'animait fébrilement dans la conversation...
Quand elle sont parties, j'ai levé la tête pour les regarder.
Très précisément, j'ai adressé un sourire à son amie, passée devant moi en premier, puis j'ai souri à la belle philosophe quand elle est passée à son tour devant ma table.
Elle a eu l'air un peu surprise, m'envoyant cependant une esquisse de sourire.
Les deux filles se sont quittées devant la terrasse, s'enlaçant d'un chaleureux au revoir.
La belle philosophe qui se dressait sur ses jambes pour atteindre le cou de l'autre, beaucoup plus grande, s'est retournée un instant pour me regarder tout en restant contre son amie.
Ainsi avons-nous échangé un regard qui était un « eye contact », avant qu'elle s'éloigne, disparaissant sur un rythme de marche souple, à peine dansée.

Il y a peu de temps encore l'intelligence n'était pas si bien vu que ça. « Encore un qui veut faire l'intelligent » était, on ne sait pourquoi, une remarque de choix.
De même qu'il est courant d'entendre des gens préférer les tripes à la raison, l'affect à l’intelligence, il reste une mauvaise image de l’intelligence.
Et voilà que, autour de nous, tout va devenir intelligent, les objets ne seront plus inertes mais capables d’actions intelligentes. Certains parlent d'injecter de l'intelligence dans l'espace de vie des humains.
Bien sûr, qu'est-ce donc l'intelligence d'un aspirateur autonome ou d'un téléphone dit intelligent, qu'est-ce donc par rapport à l'intelligence humaine quand elle intervient dans les meilleures circonstances !
Par exemple pour alerter d'un danger, du tsunami aux épidémies, pour empêcher une bousculade dans une foule en délire de pèlerinage ou de match de foot. Ou pour nous faire passer par le meilleur chemin de sorte d'aller là où on veut aller.
Hélas, le tout venant c'est notre innocence de chaque jour, car nous sommes ignorants de ce que notre vie est l'objet de niveaux sous-jacents actifs.
Avec l’intelligence, c'est plus de conscience qu'il nous faudrait.

Tu me dis que je m'en prends à l'acteur Nicolas Bouchaud ? Mais non je ne m'en prends pas à lui (24 novembre 2013).
J'entends sa phrase affirmée, « notre société est malade », citée dans Le Monde. D'autres avant lui l'ont dite, ça se dit même couramment dans les cafés.
Je m'en prends oui à cette phrase, d'une part parce que selon moi elle est inappropriée (Sortir de la régression), et peut-être bien que cette société est moins malade que certaines du passé, ou que d'autres de diverses régions de la Terre.
Mais surtout parce qu'une part importante de la population pense vraiment que la société contemporaine est malade et que ce peut être une justification à voter pour l’extrême droite.
Ce n'est donc pas la peine de conforter cette ineptie, à travers une declaration de plus reprise en titre racoleur par le grand journal du soir !

Courageuse cette femme, dit une journaliste à propos de la ministre atteinte d'un cancer au moment du pic de la loi sur le mariage pour tous, c'est-à-dire au plus fort de la contestation, manifs de rues et chauds débats au parlement, entre la première lecture à l'Assemblée et au Sénat. Courageuse, selon cette même journaliste, d'avoir subi sa maladie tout en assurant son job de ministre de la famille.
Certes, mais non pas.
Son courage a été celui de défendre cette loi envers et contre des forces redoutables. Au point d'en avoir une maladie. D'ailleurs elle a l'a bien dit, qu'elle était « une ministre malade mais pas une malade ministre ». Elle a raison.
Bien sûr ce genre d’allégations mettant en rapport effet et cause est quasi impossible à mettre en lumière. Chacun a sa façon d'entrer en maladie, précise la ministre.
Souvenir de cet homme, commissaire au plan (le dernier, en 2005), qui apprend par un communiqué de l'AFP que le commissariat au plan est supprimé par le gouvernement de Villepin.
L’homme qui était philosophe mourra d'un cancer fulgurant au cerveau en moins de trois mois ! J'ai toujours de l'amitié pour lui.

28 novembre 2013

K. me demande si je fais toujours des trucs comme ça dans mon coin, si je ne fais que travailler sur internet ?
Mon coin, c'est là où j'habite et où je vois les amis ou autres voisins de passage. Sur internet, c'est le monde global et ses millions de locuteurs francophones.
Chaque jour des gens arrivent sur mon site, consultent un de mes livres ou lisent quelques lignes d'un texte ou l'autre, certains y restent plus d'une heure...
Avec K on avait bien parlé, toute une fin d'après-midi.
Quelques jours avant je lui avait écrit un texto pour lui proposer ce RV. J'avais écrit « See you » en formule de politesse, si l'on peut dire.
Un quart d’heure après, l'idée m'était venue de vérifier le texto, s'il avait bien été envoyé. En fait le correcteur m'avait joué un tour, j'avais envoyé « Sexe you » au lieu de See you.
J'avais subito renvoyé un texto d’excuses: Sorry le correcteur a corrigé See you. Je suis désolé, bien lire See you !
Elle avait répondu qu'elle aussi ça lui arrivait parfois de draguer en envoyant des textos.
J'ai eu beau m'excuser à nouveau et lui assurer que ce n'était pas intentionnel, même si je trouvais ça drôle ce « Sexe you »... Je crois qu'elle a continué de penser que je l’avais fait exprès.

24 novembre 2013

"Notre société est malade", cette déclaration de Nicolas Bouchaud, selon Le Monde « l'un des acteurs les plus flamboyants du théâtre français », est redoutable.
En effet elle peut être revendiquée tout autant par des activistes de droite que de gauche, ces derniers dénonçant par exemple la financiarisation du capitalisme, et les premiers s'en prenant au mariage pour tous.
En outre, celui qui relance cette affirmation récurrente devrait immédiatement pouvoir indiquer à quelle époque notre société ne l'était pas malade. Or la réponse n'est pas facile, à défaut d'être impossible !


19 novembre 2013

En pensant à Marx, redressons un peu les choses, comme il l'avait fait de la philosophie de Hegel : il ne faut pas avoir comme objectif la stabilisation de la température de la Terre mais la limitation des émissions de CO2.
En effet s'il est constaté un fort accroissement de l'acidité de l'eau des océans, qui absorbent une part (90% ?) du CO2 émis sur terre, c'est là une des conséquences, non pas du changement climatique comme le dit la presse, mais de l'accroissement des émissions de CO2.
Or celles-ci ont encore augmenté en 2012, essentiellement en raison de l’augmentation de l'utilisation du charbon.
Il ne faut donc pas avoir comme objectif de limiter la température de la Terre (à 2 ° ?), qui est un objectif in-humain, mais avoir entre autres celui de réduire progressivement la part du charbon dans la production d'énergie.
Hélas la Chine et la Pologne, par exemple, ne peuvent apparemment pas se passer du charbon.
Et l’Allemagne qui a entrepris de mettre en arrêt ses centrales nucléaires n'est pas prête de cesser l’exploitation de son charbon (lignite) qui ne lui coûte quasiment rien, et dont les réserves se trouvent sans limite prévisible à échelle humaine.
Et pourtant...

Il y a un bug dans la proposition de loi sur la prostitution examinée par les députés français ce mois-ci. Elle prévoit en effet à la fois l'abrogation du délit de racolage (instauré injustement sous le précédent gouvernement) et la pénalisation de l'achat d'acte sexuel (voulu par l'actuel sur le modèle suédois).
Ce qui d'un côté autorise la prostitution et de l'autre la proscrit ! Car logiquement réprimer le client aboutit à interdire la prostitution tandis que la dépénalisation du racolage la légalise.
Autrement dit, une prostituée pourra proposer ses services dans l'espace public mais le client ne devra pas y répondre sous peine de 1500 euros d'amende (doublé en cas de récidive), ce qui renchérirait de beaucoup les dits services !

14 novembre 2013

Je m'inquiétais d'avoir écrit vers 1985, (Pathétique Sun, p 70, publié en 1991) : « Un tremblement de terre a ravagé toute la vallée des Zéons. A cause du froid sans doute, les secours tardent et s'empêtrent, mais les populations se révoltent. Elles demeurent hélas... elles demeurent hélas quoi ?... »
Je doutais du pessimisme de l'assertion, croyant qu'avec le développement mondial de tous les services d’urgence et de secours, elles ne seraient plus, au 21e siècle, impuissantes, isolées, sans secours, à chaque catastrophe naturelle...
Or voici qu'à nouveau aux Philippines les populations attendent désespérément les secours. Comme le titre la presse : « La colère monte chez les survivants face à la lenteur de l'aide ».
D'autant plus étonnant que le typhon était attendu ainsi que ses conséquences largement annoncées dans les médias!


Est-ce que ce typhon a quelque chose à voir avec le réchauffement ?
Si certains experts avancent qu'il pourrait favoriser leur plus forte intensité, la plupart déclarent ne pas pouvoir emettre de lien entre le dit rechauffement et les phénomenes météo extrêmes.
Selon la presse, ce typhon serait le plus fort jamais enregistré... depuis les années 1960 (ce qui voudrait dire qu'il y en a déjà eu d'intensités comparables).
Ou l'un des plus violents de l'année dans le monde. Ou encore le plus puissant mesuré à ce jour parmi les cyclones ayant touché terre depuis qu’on fait des relevés météorologiques (ce qui voudrait dire qu'il y en a eu d'autres qui n'avaient pas touché terre)...
Réchauffement ou pas, quand les éléments se déchainent, la nature est l'ennemie des humains.

Dans la série des incompréhensions sur notre époque à travers des phrases glissées dans le discours comme évidentes de vérité :
« La génération Y aurait assisté impuissante à l'abrasion des valeurs et à la chute des utopies ».
Pourquoi impuissante ?
S'agissant de la chute des utopies, en réalité de la fin des dictatures communistes en Europe qui a été fêtée par toute l'Europe en liesse, elle n'a pas du tout été impuissante mais bien au contraire active pour faire surgir un nouvelle utopie, celle du numérique, du savoir pour tous, de la venue de l’individualisation généralisée et de la communication interindividuelle...
A-t-elle assisté à l'abrasion des valeurs, dans le sens de usure ?
Oui, un certaine nombre de valeurs traditionnelles plus ou moins barbares ont été mises en cause, le patriotisme guerrier, la peine de mort, le pouvoir machiste sur les femmes et les enfants (par exemple le droit de les battre), l'interdit sexuel etc.
Mouvement à quoi elle a participé de façon positive en dévidant des valeurs de tolérance, d’ouverture aux autres.
Mais cette phrase a l'air en plus d'impliquer que cette génération n'aurait pas eu de chance.
Il est vrai qu'à force de s'entendre dire que le monde a tout perdu alors que les jeunes Y (18/29 ans) vivent eux un monde plein de possibilités, ils pourraient avoir ce sentiment-là!

Paris, mardi soir dernier, au carrefour Saint-Germain, devant la brasserie Lipp, près de ce qui était le fameux Drugstore, un petit rassemblement d'une centaine de personnes portant pancarte : Medhi Ben Barka, vérité et justice, droit à la vérité...
Un enlèvement à cet endroit, en plein midi, le 29 octobre 1965, la police française impliquée et/ou les services secrets des deux bords de la Méditerranée. Un homme est piégé, emmené dans une propriété de Seine-et-Oise, torturé, tué, disparu en tout cas. L'homme n'a jamais été retrouvé. Ça se faisait.
Les passants passent, qu'est-ce que c'est ? pourquoi il manifestent ? Sans doute qu'avec courage et détermination ils le font chaque 29 Octobre. Les policiers ne savent que répondre, la plupart des passants ignorent qui est était cet opposant au régime marocain des années 1960.

Dans la rubrique « si on ne fait rien »... Le charbon pourrait devenir en 2020 la première source d'électricité dans le monde. En Allemagne, selon la presse, on déplace des villages pour exploiter la lignite et on recourt aux centrales au charbon pour suppléer à la fermeture des centrales nucléaires. En Chine, des centaines de centrales au charbon sont en construction!

Une véritable incompréhension de l'époque se découvre à travers des phrases anodines glissées dans le discours, comme si elles étaient de l'avis de tout le monde, par habitude, bien entendues et vérifiées !
Par exemple : « Dans une société de plus en plus violente... », phrase qui sert en général d'exergue à un raisonnement pour dire autre chose.
Il est vraisemblable que certaines populations vivent cette situation d'accroissement de violences (pas les gens qui écrivent la phrase). Cependant, en France, le nombre de meurtres a été réduit par deux (800) depuis les années 1990, alors que, malgré une augmentation régulière de la population, il était resté stable dans ce pays pendant la plus grande partie du XXe siècle (environ 1600 par an).

Comment peut-on prétendre parler de l'époque présente en restant accroché aux normes d'avant les années 1950 ?
Ainsi Alain Finkielkraut qui se déclare "handicapé informatique", avoue ne pas avoir d’ordinateur et ne pas aller sur internet qu'il met au rang de la toxicomanie, se prononce cependant sur tous les sujets du monde.
Il a bien le droit de ne pas entrer dans le siècle, dans la bonne tradition des clercs du passé, sauf qu'il dispose de nombreuses tribunes pour épandre sa haine de l'époque, son anti-modernisme primaire et ses convictions réactionnaires qui le mettent parfois pas loin de l’extrême droite.
Plus grave est qu'il distille des quasi-slogans conservateurs auxquels sont sensibles une majorité de la population. Ainsi il n'y aurait « plus de culture » quand l'accès à celle-ci n'a jamais été aussi développé. Et il n'y aurait « plus d'éducation » (en effet plus celle d'il y a un siècle) au moment où commencent de se développer massivement les cours en ligne gratuits (MOOC).
Se pose donc la question du monopole de son émission régulière à la radio culturelle. Car alors il faudrait que soit offerte dans les mêmes conditions une tribune à des intervenants non-passéistes qui analyseraient notre époque du point de vue de celle ci.

Que son spectacle soit interrompu avant-hier par une alerte incendie a mis très en colère Yv-No, ce qui peut se comprendre.
Du coup, il s'en prend comme beaucoup de gens à la société de protection.
En effet les normes de sécurité sont devenues folles, personne ne les domine plus. Ni le pouvoir ni les décideurs locaux. Elles s'élaborent par automaticité, et elles sont appliquées avec zèle par le petit personnel.
D'un autre côté, plein de mesures de protection protègent les gens contre leur propre bêtise et les protègent d'autres fous ou inconscients : de fumer trop ou d'enfumer, de conduire bourré ou sans ceinture de sécurité (tout de même, le nombre de tués sur les routes est ramené aux chiffres de 1948!), de provoquer des incendies qui étaient dans le passé le véritable fléau des villes (il y en a encore, mais beaucoup moins) etc.
Je l'aviserai simplement de ce que cette plainte est partagée populairement à partir du slogan « maintenant on ne peut plus rien faire, on nous interdit tout ».
Je lui rappellerai aussi qu'un jour on a rendu obligatoire le rideau de théâtre, et ce bien avant le fameux rideau de fer des soviétiques.

Elle a raison la fille d'Ormesson, l'éditrice, la fille du père. Elle s’inquiète pour la lecture, après avoir constaté, lors d'un retour en train vers Paris d'un groupe de participants à une manifestation littéraire, que presque tous occupaient leur temp sur téléphone intelligent, tablette ou ordinateur.
Et que seuls quelques-uns ouvraient des magazines, pour une ou deux personnes qui se lançaient dans la lecture d'un livre.
Dans le première moitié du siècle précédent, il y avait à peine la radio, pas de cinéroman ni de télé, ni d'appareil numérique. Donc les lecteurs  lisaient davantage.
Pourtant il n'était pas toujours facile de lire. Sans parler de se procurer des livres contrairement à aujourdhui, il y avait parfois la guerre, surtout il y avait le travail qui occupait à temps plein et fatiguait les corps. Et puis souvent il n'y avait pas de lumière.
Mon père m'a raconté qu'il s'était fait vertement sermonné par son père les quelques fois où il avait lu une partie de la nuit, parce qu'il avait laissé la lumière de sa chambre allumée tardivement!
Mais le livre avait aussi une mauvaise image, contrairement à aujourd'hui, accusé de pervertir les esprits. Peut-être c'est son défaut à notre époque, il a une trop bonne image.
Car elle a raison la fille d'Ormesson, les élites désertent. Le livre qui s'ouvre à un public massif est en train de perdre ses lecteurs avisés.

-Tu as raison Yv-No, la société d'hier est déjà morte!
-Ah, ben, voilà le titre qui me manquait : "La Société d'hier est déjà morte !" C'est très bon... (Et je change le texte doué de cette précision : d'hier). Ce qui donne : « La difficulté, pour moi, c’est que cette forme ne sera raccrochée à sa matrice (le lieu) qu’en dernière minute, puisque le lieu est un théâtre actuellement en construction. C’est donc une forme abstraite, un happening : la société d'hier est déjà morte, de toute façon... » (Y-N Genod)
-Ce que je veux dire, c'est que la société d’aujourdhui est modelée / dominée / dirigée par celle d'hier, alors que pourtant (dorénavant, indubitablement) cette société d'hier est déjà morte !

La bataille de Solférino de Justine Triet a -non pas une happy end, mais une fin pacifique.
Comme si la transformation d'un conflit en sa version pacifique par un avocat, qui n'en est pas un, donnait la solution du film. Qui est un film d'auteur au meilleur sens du mot.
Les interprètes emmenés par Laetitia Dosch n'ont pas l'air d'interpréter, mais font défiler (au rythme des circuits en scooter dans les rues de Paris) des séquences de vie d’aujourdhui (hors clichés) pas loin d'être exaspérantes jusqu’à la drôlerie.
Ou bien drôles jusqu’à l'exaspération : ainsi les pleurs des « nourrissons », l'entêtement du père, le calme du babysitteur, l’autorité du flic, le bouillonnement de la mère. Et aussi la présence farfelue des enfants rue de Solférino...
Que reste-il justement de la bataille de Solférino ? La fiction du film insérée dans les plans du soir de l’élection présidentielle, d'une certaine façon fictionalise le documentaire.
Avec le recul, les espoirs exprimés sont naïfs, même tenus (le mariage gay), par contre la vindicte de l'enthousiasme est vaine.
Sauf à penser que l’intérêt des élections, c'est de nous apporter l'alternance démocratique qui bouge de l'inertie et évite la corruption.

La production artistique en général, celle des livres par exemple est devenue si massive qu'il est de plus en plus difficile d'y trouver une hiérarchie intellectuelle fondée.
De plus en plus le critère, c'est le "cartonnage" ? C'est-à-dire, quand ça cartonne. C'est un des mots les plus utilisés par les médias. Un vrai carton, cent mille vues en un mois, un million en trois jours, quoi ? Trente cinq millions d'exemplaires vendus dans le monde etc.
Je ne dis pas que ce qui cartonne n'est pas bon, bien ou brillantissime. Mais le cartonnage n'est en rien un preuve de qualité.
Tout de même, pourait-on dire, le fait que beaucoup de gens y adhèrent, valide d'une certaine façon ces productions.
Non, si l'on considère les tabloïds anglais qui se vendent à 2 ou 3 millions chaque jour, alors qu'ils colportent des choses horribles, faits divers surexploités, parfois des rumeurs, souvent des faussetés.
Mon petit compagnon de chaque jour n’arrivait pas à le croire ça, que des millions de gens les lisent et que ce soient des choses mauvaises.

J'ai bien vu que tu avais corrigé mon orthographe de « existenciel » en existentiel. Sans doute par ton correcteur automatique. Je l'avais écrit spontanément.
Comme je parlais de soleil, j'ai certainement pensé que ça allait bien ensemble le ciel et le soleil.
Et puis, écrire existenciel ou existentiel n'a pas beaucoup d'importance puisqu’il n'y a pas de règle de grammaire pour en différencier l'orthographe, si ce n'est l'usage selon quoi la graphie ciel s'applique après "an" et tiel plutôt après "en", mais il y a des exceptions.
C'est là un exemple de logique à l'ancienne. En effet une logique plus contemporaine impliquerait que ciel s'impose si le radical se termine par "ce" et tiel s'il termine par "t". D'où part partiel, residence résidenciel et surtout essence essenciel !
Pourquoi vouloir ainsi s'opposer à des pratiques admises, quoique irrégulières ? Et bien parce que notre langue est un bien précieux qu'il faut approcher de la perfection logique pour en faciliter la pratique aux enfants, aux étrangers et aussi aux Français.

Une tempête tropicale (Manuel) et un ouragan (Ingrid) ont abordé les côtes mexicaines, le samedi 14 septembre, celui-ci par l’est, la première par les côtes du Pacifique. La concomitance de ces deux phénomènes est remarquable, selon Météo-Paris.
"C'est une situation très rare, liée à une hausse de l'humidité des deux côtés du pays qui entre en collision avec l'air chaud des zones tropicales", souligne Pamela Garcia, du Service météorologique national.
De violentes tempêtes ont ainsi déclenché inondations et glissements de terrain dans la plus grande partie du pays qui a fait face à une situation météorologique sans précédent depuis 55 ans (France-Info).

Le pont d'Algeciras, 5ème phrase de la page 55 :
A quoi tu t'accroches, qu'est-ce qui te pousse, que crois-tu, qui soupçonnes-tu, quel est ton plan, tu dois bien avoir une idée ? m'aurait questionné Ciela qui donc n'était pas présente mais que j'entendais quand même.

Parmi la multitude de conneries truffant ce monde qui par ailleurs produit au moins la même multitude de transformations magnifiques, il y a des choses aussi banales que l’utilisation de souffleuses pour amasser les feuilles mortes.
C'est un engin peu efficace, et surtout bruyant comme une tronçonneuse, au point d'être plutôt ridicule. Loin de moi de vouloir revenir à la pelle de la chanson pour les ramasser, même si cela peut paraitre plus poétique...
Loin de moi de mettre en cause le transfert vers la machine des tâches historiquement activées par la force de travail de l'humain.
Au contraire je me réjouis que désormais à peu près tout transport ou portage d'objets lourds et volumineux soit assuré par des machines dès lors qu'elles sont efficaces et silencieuses.
En l'occurrence ces souffleuses de feuilles nous gâchent l'automne et ses belles couleurs de feuilles tombées.

Yves-Noël Genod présentait hier aux Bouffes du Nord une copie de travail, ou « la version des commencements », d'un spectacle qui sera donné au même endroit en avril.
Comme d'habitude avec cet homme de théâtre étrange (c'est un compliment), dès le moment où ça commence et pendant le déroulement, on ne sait pas s'il y a quelque chose. Non pas, s'il se passe quelque chose ? Ou s'il se passe rien, comme des gens du milieu pourraient lui reprocher. D’ailleurs il le fait dire à un comédien (tous bons, musiciens, artistes, acteurs de corps) : « y a pas de spectacle », ce qu'il n'avait pas besoin de hurler pour qu'on le comprenne.
Et puis, bien que de temps à autre le plateau soit vide, presque à en paniquer, quelque chose se forme pour exister. Quoi ? Comment ? Au-delà de ce qui pourrait être mode (ce qui n'est pas gênant), un plus existenciel, même si « dans les rêves on ne voit jamais le soleil », ce que je conteste fortement.
En tout cas, quand on en sort, on peut voir les gens dehors, dans la rue, les cafés ou le bus, en train de jouer la comédie comme des automates qu'ils sont.
Car il opère une sorte de déconstruction des gestes, des mouvements, à travers différentes séquences qu'il ne lâche pas, jusqu'à créer des instants de vie qui sinon ne seraient pas rendus à la perception.
L'homme étrange de théâtre tient à minimiser son travail, il se dit paresseux, annonce dans sa présentation « qu' « ils » ont travaillé un jour, et que s'ils l'ont fait une fois, ils doivent être capables de le refaire, surtout, comme si c'était la première fois ».
Et c'est ça qui est super bien !

Je lis ici et là que c'est fini le bureau même s'il y a des retours arrière comme chez Yahoo. Fini donc le bureau plus ou moins personnel, individuel ou collectif, on peut désormais travailler partout dès lors qu'il y a une connection internet!
Et cela m'amuse bien de repenser à ces dialogues que j'écrivais dans Où est la plage puisque c'est l'été ?  (Centre Pompidou 1991), puis dans Pour échapper au destin (France Culture 2004) :
« Je déteste les bureaux, tu le sais ? Je hais le travail des bureaux, j’exècre ! Surtout l’organisation des bureaux, oui l’organisation... J’exècre la société des bureaux et des bureaux… »
Ce qui faisait beaucoup rire mon éditeur de l'époque lui qui justement passait sa vite dans un monde de bureaux et qui en sortait le soir curieusement infantilisé !

Un cinéaste cherche un sujet pour faire un film, il hésite d'abord entre l'histoire d'un homme âgé qui aime une très jeune femme, celle d'un handicapé qui souffre du manque sexuel, d'un ouvrier immigré qui vit dans la solitude des cités...
Il a l'idée de faire un film sur une jeune fille. Peut-être il en a une, ou au contraire il n'a pas d'enfant. Sur une adolescente d'aujourd'hui, oui c'est une bonne idée. Quand même, c'est la première génération tout numérique, née avec le portable ordi et phone, qui vit avec le net 2.0, les réseaux sociaux. Et aussi avec des valeurs de logique et de rapports aux autres différentes de leur ancêtres et même de leurs parents.
C'est aussi une génération qui n'a connu que la liberté sexuelle, le sexe est légalement libre et sans culpabilité, pas de problème de contraceptif ou de préservatif, cours d'éducation sexuelle à l'éducation nationale, même si rien n'est simple pas même la liberté sexuelle.
Le cinéaste en arrive à faire un film sur une ado qui va se prostituer. Donc, pas par besoin d'argent, elle habite les beaux quartiers. Non, par choix, volontairement selon le projet. Disons qu'il a certainement vu plusieurs fois Belle de jour de Buñuel avec Catherine Deneuve dont le personnage se libère du carcan du mariage...
Une ado qui se prostitue, ça ne pouvait que plaire aux producteurs du film ainsi qu'aux futurs spectateurs mâles. Moi je trouve que c'est con comme sujet, j'aurais préféré une ado qui s'éclate ou pas dans la liberté de la sexualité. Et hors de l'argent...
Point de vue fiction, toute ressemblance avec la réalité ne serait que fortuité !

Je n'ai pas le dégout de mon époque, qui est une vieille tradition chez les clercs. Je l'aime tout en jugeant nombre d'évènements et de comportements détestables, ou archaïques, ou imbéciles, et souvent évitables, tandis que je me réjouis d'un certain nombre d’évolutions qui sont de vraies novations dans l'histoire de l'humanité.

Ce jour correspond au "Global Overshoot Day" ou "jour du dépassement planétaire" selon Global Footprint Network, qu'elle qualifie de "jour triste et solennel".
Une ONG qui calcule chaque année le rapport capacité de production biologique de la Terre / empreinte écologique
.
Vite dit, en anglais :
it compares how much nature we have and how much nature we use.
Plus précoce chaque année, il marque en fait l’accroissement autant des rejets de CO2 que de l’exploitation des ressources naturelles, ou plutôt historiques notamment le charbon et le pétrole. Il n'intègre cependant pas l'énergie solaire qui bombarde la terre en toute dispensiosité présentement.
Par ailleurs, cette évaluation de la capacité de production de la terre est si difficile à comptabiliser -de plus fournie par une seule ONG, qu'il est surprenant qu'elle soit reprise comme une information objective par tous les medias. Y compris avec des titres parlant de « dette écologique ».
Et ce sans en souligner l'incertitude d'interprétation.
Dire par exemple qu'il nous faudrait une Terre et demie pour finir l'année n'a guère de bon sens (parce qu'il n'y a qu'une Terre et qu'on passera quand même l'année, et même les millénaires à venir).

Un homme en désarroi : « Nous sommes en période de délitement, de disparition des bases du vivre ensemble. Il fait réinventer du lien social »
Il aurait disparu ? Oui un certain lien social, le hiérarchisé, le contraint, celui qui n'est pas choisi.
Même dans la relation du maitre et de l'esclave, il y a avait du lien social, déclarait en toute innocence, la semaine passée, une psychanalyste également en désarroi.
De celui-là, de ce lien-là, contraint, hiérarchisé, on ne veut plus.
On est donc en effet en train non de réinventer mais d'inventer un nouveau lien social, celui des individus libres entre eux d'entrer en relation librement.
Sans compter qu'il n'y a jamais eu autant d’associations de toutes sortes, désormais s'installent les réseaux sociaux dont on pressent qu'ils sont encore à leurs tout premiers développements (parce qu'encore trop sous influence du modèle antérieur).

Parution au Journal officiel ( n°0174 du 28 juillet 2013 page 12688 texte n° 33) de la traduction de « Binge drinking » qui donc se dira en français « Beuverie express ».
En effet, dans la ligne de Richelieu, c'est l’État qui décrète comment on parle la langue. Ou qui le prétend en tout cas à travers la Commission générale de terminologie et de néologie.
Car qui va utiliser cette expression ? Ceux qui pratiquent cette pratique ? Les journalistes ? Pas bien sûr.
Peut-être quelques écrivains, dont je suis, encore que « défonce à l'alcool », « soulerie rapide », « alcool à grande vitesse » auraient ma préférence pour signifier l'ivresse atteinte en un minimum de temps.
Enfin, admettons que c'est plutôt bien vu. Mais c'est traduire au lieu d’insuffler des mots nouveaux. Car binge drinking est déjà installé dans le langage. Du coup beuverie express ne paraitra pas naturel aux français qui ont une tendance à trouver plus de sens dans les expressions anglaises.
A l'exemple de baladeur qui était une bonne idée pour traduire walkman mais qui n'a guère eu d'usage. C'était trop tard, en plus le walkman avait été lancé par Sony et pas par Alcatel ou Bull !
Puis le walkman a disparu, remplacé par le casque et autre écouteur earphone. Et baladeur reste en suspens.

Plus on est dans la conscience, et plus on est dans la ferveur de la vie. Mais ce n'est pas sans frayeur, ni angoisse.

Un couple de japonais, armés comme il se doit, a décidé de "prendre" le quartier. Ils se postent là où ils le peuvent, debout, accroupis, quasi allongés, et prennent en photos tout ce qui les intéressent, y compris les chats s'il y en a. Tout ce qui peut être pris d'un point de vue de photographe, une inscription étrange, par exemple l'une d'elles qui ne me paraitrait pas étrange à moi qui habite ce quartier.
Ça s'appelle une prise en règle de photographie.

Vague de chaleur sans précédent en Chine, des températures caniculaires record, inédites depuis au moins 140 ans : 39,8 °C ces derniers jours à Shanghaï (presse).
Dire qu’elles sont inédites depuis au moins 140 ans est source d’incertitude. Inédites, c'est jamais. Depuis 140 ans, c'est qu’elles auraient déjà existé.
Les 140 ans renvoient en effet au début des statistiques météo, aux premières données stockées sur lesquelles on bute.
Auparavant il n'y avait rien de sûr.
Donc on ne peut pas savoir s'il y a eu des températures pareilles en l'an mil de notre ère, ou dix mille ans avant JC.
Ou bien plus avant dans l'histoire de la Terre et de ses terriens. Ou encore bien avant, sans eux les terriens.

J'ai trouvé en tout et pour tout 4 informations concernant la France en une semaine dans un journal local aux confins sud de l'Europe.
S’agissait de la saisie de plusieurs tonnes de fausses tours Eiffel en région parisienne. Des dommages causés par les orages sur les vignobles de Bourgogne. De l'ouverture d'une enquête contre un magasin américain des Champs-Elysées soupçonnés de discrimination à l'embauche. Et surtout de la suppression du délit particulier d'offense au Chef de l'Etat.
C'est donc, ce qui se sera passé pour moi en France pendant cette semaine-là.

Une mère, son mari et leurs deux filles petites (genre 4 et 6 ans) s'installent à une table d' une terrasse de café que vient de quitter un client. Sur la table, il reste un fond de bière et un petit pot de cacahuètes qu'il n'a pas touché.
L'ainée des filles avale aussitôt des cacahuètes. « Non, non et non, éclate la mère, pas les cacahuètes, d'abord ce n'est pas à nous, et puis c'est mauvais... »
Le pot est éloigné en bout de table, ce qui provoque la fillette à opérer une stratégie d’approche pour piquer plusieurs cacahuètes .
La mère se fâche : « Tu veux nous gâcher le diner, ton père t'offre un cadeau, on vient ici tous les quatre pour passer un bon moment ensemble, tu comprends ça ?...
Le père décide de poser le pot de cacahuètes sur une chaise à ses côtés. Mais la fillette, tout comme sa petite sœur l'y invite, se lève pour contourner la table.
La mère la rattrape et la fait se rassoir.
Un serveur venu prendre la commande a dit qu'il allait revenir avec la carte du menu. Mais il ne revient pas.
A un moment le père saisit le pot de cacahuètes et se sert. La mère explose : « Alors si toi tu t'y mets ! ». Et elle se lance dans un laïus sur les cacahuètes qui sont mauvaises, grasses et en plus pas très hygiéniques.
Ce qui n'est pas forcément faux, la rumeur dit que les serveurs les servent à pleine main et que, quand il en reste dans les petits pots, ils les remettent sans état d'âme dans le grand pot.
L'enfant crise de voir son père se servir et se resservir. La mère demande au père d'en donner une à sa fille.
« Deux », dit la petite ! Mais deux ne suffisent pas, elle en demande encore. La mère crise à nouveau : « Tu veux que papa reprenne le cadeau qu'il t'a fait, c'est ça que tu veux ? »...
Je dois avoir le chic pour être témoin de ce genre de scène. Un jour avant, c’était une mère qui entendait forcer sa fille de 10 ans à manger « sa » viande. A quoi elle avait apparemment réussi, après l'avoir tannée pendant une bonne demi-heure !

Enfin une illustration convaincante de ce qu'est une écriture de simple récit par rapport à celle d'une écriture écrite.
Dans l'autre sens : une illustration de ce qu'est une écriture d’invention par rapport à ce qui n'est que raconter sa vie, ou son drame ou ses vacances etc.
Illustration trouvée dans le court texte publié à la suite du roman Le Marin de Gibraltar dans la Pléiade, qui est une sorte de narration de vacances de Marguerite Duras avec ses hommes...
On peut lire ce texte en imaginant qu'elle aurait pu à chaque moment de son voyage prendre des notes de ce genre, et qu'elle en aurait fait un roman de rentrée.
On peut aussi, relisant Le Marin comprendre ce qu'est un roman d'écriture.

L'enterrement de Mathieu Bénézet a eu lieu ce mercredi à 10h au cimetière parisien de Bagneux. Il y avait là tout un groupe d'amis qui ne se connaissaient pas tous. Plusieurs ont lu des extraits de ses poèmes. C'était triste et émouvant.
Au-delà de l'affection que nous avions l'un pour l'autre, ainsi qu'il le disait, Mathieu a été mon éditeur pour plusieurs de mes livres (La Fiction d'Emmedée, Rocher ; Les Voyageurs modèles, Comp'Act). C’était vraiment précieux et touchant pour moi dont le travail était si diffèrent du sien, déjà que nous étions des personnes très différentes...
Il revendiquait cependant d'avoir été mon éditeur. Il avait également proposé Le pont d'Algeciras, finalement publié alors que sa collection était finie, il avait aussi soutenu Le petit roman de juillet, sans pouvoir l’éditer.
Son soutien m'était d'autant plus précieux qu'il était si différent de moi et qu'ainsi il appréciait mon travail en écrivain libre.
Ce qui reste étrange, c'est combien nous l'étions différents. Au point d'en être séparé. Sans doute ce qu'il disait :
« Écrire est alors un travail de séparation, une technique de séparation, d’écartèlement, travail clinique, d'où qu'il y ait intimité et intimité du livre [...] C'est pourquoi nos livres ont une différence d'enfance.[...] Alors on peut conter cela, et peut-être n'écrit-on que cela, l'histoire d'un livre, l'histoire de nos livres, leur enfance, leur biographie... » (in Continuités d'éclats, Éditions Rehauts 2012)

« LECTRICE, LECTEUR,
Tu n'imagines pas le chemin tel que nous y sommes. »
In Continuité d’Éclats de Mathieu Bénézet qui vient de mourir.
Il a été un de mes éditeurs, et un soutien précieux, notamment pour La Fiction d'Emmedée (Rocher) et Les Voyageurs modèles (Comp'Act). Pensées attristées.
« J'aime l'enfance de l'art, l'enfance de la littérature, l'enfance ou l'adolescence des écrivains »... (id)

Je redécouvre non sans rire ce début d'article publié dans Le Monde du 14.01.1998  :
« Est-ce bien le moment d'en parler, en pleine période de crise? Le moment ou pas, c'est le moment parce qu'il y a urgence. Un séjour sur un autre continent m'a révélé à quel point la langue française est en réel danger de régionalisation, voire de latinisation ».... in Libérons la langue française !
Donc on l'était déjà, en crise. Sinon, pourquoi je l'aurais écrit ? On l'est encore, même si c'en est une autre. Peut-être qu'on l'a toujours été. Peut-être que le monde est toujours en crise...
Et, depuis, le français s'est considérablement converti à l'usage des expressions anglaises.

Bien sûr je suis dans l'impatience de voir éditer mon roman. Mais j'aime beaucoup le travail que je fais sur ma page internet. C'est un travail de décryptage des choses du monde à travers une écriture de l'écrit.
J'essaie d'y écrire une langue qui corresponde à la langue que je parle, et que parlent beaucoup de mes concitoyens. Ce qui fait dire à Jean C. que je pratique une syntaxe oralisante.
Je devrais lui rétorquer que personne ne parle plus la syntaxe scripturale ancienne.
En revanche si l'on écoute Gide, on s'aperçoit qu'il parlait comme il écrivait, une langue qui était celle son époque et de son milieu.
Beaucoup d'écrivains d'aujourd'hui (pas tous) parlent une langue d'aujourd'hui avec leurs proches et leurs amis puis, quand ils s'installent écrire avec leur clavier ou leur plume, se mettent à écrire une langue qui en fait n'existe plus.
Une langue au passé simple, plus-que-parfait ou imparfait du subjectif qui ne se parlent plus (je ne fais que le constater).
Et qui pilonnent de formules anciennes chargées de significations d'une autre époque.
Et puis qui usent d'une syntaxe d'avant Proust.
Encore s'il s'agissait de celle de Proust! Elle, elle correspondait à sa langue.

Dans la rubrique le désarroi des clercs : « Est-ce qu'il y a aujourd’hui des Mozart, des Freud, des Einstein? », demande l'un deux qui soutient que non, « notre époque ne produit plus de grands penseurs ou de grands artistes ».
D'ailleurs, chaque fois que l'un meurt, ne dit-on pas que c'est le dernier ?!
Pour Mozart en tout cas, il faut essayer de se représenter combien de ses contemporains le connaissaient. Et parmi ceux-là combien croyaient en sa postérité ! Mort enterré dans la fosse commune.
Ça qui il faut vérifier, s'il n'y a pas de "grands" parmi ceux qui sont enterrés dans la fosse commune, donc dans le silence et la désapprobation.

Un chroniqueur politique qui a été de tous les débats depuis au moins 40 ans (au point d'avoir refilé ses tics à d'autres chroniqueur(se)s), jette l’éponge, comme on dit à la boxe.
« Quand on compare le niveau culturel et intellectuel d'un ministre moyen des années Giscard/Mitterrand à ceux des années Sarkozy/Hollande, lit-on sur le site du Nouvel Obs (25/6/13), on peut comprendre le dépit d'Alain Duhamel ».
C'est devenu un effet de récit de dévaloriser le présent au profit d'un passé mythifié.
Pas envie de défendre les ministres des ces dernières années, mais le souvenir d'avoir dû supporter, durant la période 1974/90, des ministres (de l'intérieur, de la culture etc), particulièrement arrogants ou incultes (Lang n'a pas toujours été ministre!) me fait me révolter contre l'affirmation de ce journaliste panurgique (comme on dit en haute montagne).

1984, le roman d'Orwell, a vu ses ventes spectaculairement augmenter de par le monde depuis la révélation de l'existence d'un programme de surveillance des données téléphoniques et numériques (PRISM) par les services secrets américains.
Toute raison de s'en réjouir parce que c'est un bon livre. Même si on peut regretter qu'en général les gens ne savent pas que l'auteur, George Orwell (1903-50), y faisait une critique des régimes totalitaires de la première moitié du XXe siècle, et notamment du stalinisme.
On peut également regretter que les lecteurs se précipitent massivement sur ce livre parce qu'ils sont friands de tout ce qui peut prédire le catastrophisme et la barbarie.
Témoin le succès planétaire d'un auteur contemporain "d'anticipation" dont la presse dit que « personne n’a tiré la sonnette d’alarme aussi bien que lui, dans un roman où il anticipe les effets dévastateurs d’une société gouvernée par la technologie ».

Quelques idées d'architectes soumises à l'Atelier international du grand Paris (AIGP) :
Surélever les toits des immeubles hausmanniens parisiens (Winy Maas). Promouvoir les gratte-ciels comme antidote à l'étalement urbain (Elisabeth de Portzamparc). Réaliser le Grand Paris jusqu'au Havre (Antoine Grumbach). Investir les 2 000 hectares de terrains somnolants le long des voies ferrées et des grands axes routiers (Richard Rogers). Lotir d'habitations les parkings des centres commerciaux (M.Gazeau)...
Des idées qualifiées d'iconoclastes par Le Monde ce qui pourrait vouloir dire qu'elle ne seront jamais appliquées.
De l'audace encore, a-t-on envie de crier. Un peu de folie aussi, on souhaiterait, des tours magnifiques comme à Londres, des ilots artificiels comme à Dubaï etc.
Et aussi de la ville typiquement humaine, donc de la conurbation complexe, du fonctionnement numérique, avec bien sûr des oiseaux sauvages virevoltant au travers d'écrans virtuels, de la campagne vivrière sur les toits, de la végétation isolant les façades...
Et pas seulement de l'herbe folle poussant autour des arbres ou dans les stries des trottoirs, comme c'est le cas dans les rues de Paris depuis que la Ville a décidé de ne plus utiliser de désherbant ni de procéder au désherbage.

La scène internationale est de plus en plus marquée par un conflit d'opposition entre valeurs traditionnelles et valeurs occidentales.
Ces dernières ne sont d’ailleurs pas les valeurs traditionnelles de l'occident revendiquées par les extrêmes droites nationalistes ou chrétiennes.
Elles sont en fait la marque d'un libéralisme évolué défendu par la gauche libérale aux USA et les progressistes en Europe. Elles concernent les droits de l'individu, des femmes, des enfants, des minorités ethniques ou sexuelles. En fait la liberté des moeurs et, en général, celle d'inventer des manières de vivre qui donc s'exonèrent des règles historiques de la tradition et s’écartent ainsi de la doxa des religions et du machisme de fond.
Ce valeurs libérales sont du coup portées par la mondialisation. En tout cas celle-ci est accusée de le faire par les traditionalistes des pays non occidentaux qui la voient comme l'entrée de ces valeurs dites de l'Ouest.
Ainsi n'est-il pas étonnant que des responsables politiques africains déclarent préférer à l’avenir le leadership de la Chine plutôt que celui des USA. Car la Chine maintient plus les valeurs dites traditionnelles et aussi opte moins pour les valeurs démocratiques, encore que les USA se livrent à des pratiques nouvelles non démocratiques (surveillance des individus).
D'un autre côté, Kancha Ilaiah, un leader des castes inférieures en Inde, déclarait récemment avoir plus d'affinités avec la culture mondiale qu'avec le brahmanisme et ses valeurs traditionnelles inégalitaires...

En Turquie, des musulmans libéraux revendiquent un mode de vie libéral. Assez rare ou étonnant pour être remarqué.
Tout comme il faut noter l'usage du mot libéral dans un sens positif.
Là le mot ne veut pas dire ultra-capitaliste, comme il a cours en France dans les milieux de gauche (contrairement à la gauche américaine).
Il concerne la vie au quotidien. Il s'oppose à autoritaire ou bien à carré, straight, obligatoire. A moralisant, encadrant, imposant.
En l’occurrence libéral, signifie essentiellement ne pas mettre les individus sous pression de règles ou de comportements harcelants.
En exemple, parmi d'autres, cette mesure non libérale du gouvernement turc interdisant la vente de la pilule du lendemain.

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Interdiction, suite, avec un autre son de cloche. A Istanboul, les manifestants se plaignent par exemple de ce qu'« il faut pas boire, il faut pas fumer ».
Cette double interdiction (pas seulement dans les lieux publics ni avant la conduite auto) est proférée par le régime islamiste en place.
Est-il d’ailleurs islamiste ou bien islamique, ce régime ?
En tout cas il veut imposer à la population des règles de vie qu'ici à l'Ouest (comme ils disent) relèvent de la vie privée tant qu'elles ne mettent pas en cause les droits et libertés des autres.

Une plainte résumée par un « On a plus le droit de rien » se répand telle une conviction profonde dans les raisonnements simplistes et les décors populistes.
Elle tourne essentiellement autour de « on peut plus fumer, on peut plus boire comme on veut (et comme avant)
».
Il est possible de voir autrement, par exemple que l'interdiction de fumer dans les lieux publics correspond à un nouveau droit, celui de ne pas être enfumé partout, ni d'être obligatoirement des fumeurs passifs.
Tandis que ne plus boire avant de conduire crée un droit vital de ne pas être tué par des conducteurs alcooliques.
D'autre mises en cause d'obligations nouvelles, comme le port du casque, celui de la ceinture de sécurité ou les limitations de vitesse doivent être rapportées à la diminution du nombre de morts sur les routes : 17000 morts annuels en 1973 contre moins de 4000 en 2012 (chiffre le plus bas depuis 1948, première année de statistique des morts sur la route).
A noter le « moins » de 4000 qui reste un chiffre ahurissant. Et se rappeler que jusqu'en 1973, la place du passager avant était appelée « la place du mort » !
Par ailleurs, c'est vrai qu'il est désormais interdit de violer, de harceler, d'esclavagiser etc.
En revanche on a le droit de ne pas être violé(e), de ne pas être harcelé(e) et normalement de ne pas être tué(e) sur les routes par un ivrogne ou un conducteur roulant à tombeau ouvert.
Je n'arrive pas à partager ces critiques de bar contre des comportements plus intelligents de la société présente. Ma critique de fond sur l'époque contemporaine s'applique au contraire quand elle n'est pas assez intelligente.
Et ça arrive souvent, c'est le moins qu'on puisse dire !

Elle dit « Typiquement », et hop, la phrase est partie !
Voici comment un mot prend une valeur de sens supérieure à son sens ordinaire.
Dans ce typiquement, il y a une force de conviction, une jouissance de lien entre deux affirmations, un effet d'annonce de ce qui va venir. C'est un agent de liaison à forte connotation. Un mode d'introduction à une proposition qui va se développer...
« Typiquement », reprend-elle, avant de poursuivre le raisonnement.

Un printemps pourri, un mois de mai gris et pluvieux. Selon meteo-paris, il faut remonter à mai 1983 pour trouver une météo comparable, la dernière semaine de ce mai-là avait été quasi hivernale, il est vrai suivie d’une vague de chaleur début juin.
Météo France dit pour sa part que c'est l'un des printemps les plus gris de ces dernières 25 années... Il n'avait pas plu autant hier à Paris depuis le 15 aout 1910. Pour Mulhouse, en grisaille, et pour Nice, en pluie, il n'y a pas de référence comparable depuis que les mesures existent.
Préciser quand même que ce temps froid et pluvieux concerne l’Europe occidentale et pas le reste du monde.
Par exemple il fait chaud en Europe du nord et de l'est, en Ukraine, en Russie...

Après l'e-Etat, l'Estonie va créer l'e-citoyen. Par la généralisation d'une carte d’identité numérique utilisée comme pièce d’identité et/ou pour donner une signature numérique.
Plus des trois quarts de sa population utilisent internet. Il y a une e-police, une e-santé, des ordonnances numériques, des e-magasins, un e-paiement, un e-registre du commerce... Au moins un quart d'entre eux ont pratiqué le e-vote aux dernières élections de 2012, et ce depuis l'ordinateur ou le téléphone mobile !

Parmi les personnes jugées les lendemains de manifestations violentes, se trouvent le plus souvent beaucoup de paumés ayant eu le tort principal de se trouver là. Et qui en tout cas n'étaient pas les casseurs recherchés.
Néanmoins, ils sont accusés par les forces de l'ordre d’actions précises qu'il nient en général.
Il faudrait en venir à ce que tous les policiers soient équipés d'une caméra enregistreuse sur leur casque ou leur vêtement, de sorte qu'il « suffirait » de visualiser les images pour savoir si effectivement tel accusé a détruit un abribus ou lancé des bouteilles sur la police. Et, par ailleurs, s'il s'est fait traité de petite pute par les agents au moment de son arrestation.
A l'ère de la transparence, comme disent les éditorialistes, on devrait appliquer complétement la transparence !

Deux salles d'exposition situées de part et d'autre d'un patio ouvert où se tient une réception, tel est le décor du vernissage des travaux du peintre.
Ses toiles représentent des personnages qui pourraient être ceux présents à la réception. Et pour certains c'est vrai, oui différents personnages présents à ce vernissage sont également présents sur les toiles exposées de part et d'autre de la réception.
D'ailleurs, ils sont assez identiques de part et d’autre, parfois représentés sur les toiles avec beaucoup de cruauté, parfois on ne saurait dire duquel côté la cruauté est la plus forte.
Ceux des toiles sont fixes, tandis que ceux de la réception, ayant complimenté l’artiste après une visite assez rapide de l'exposition, ont repris leurs habitudes de participants à une réception qui en ont oublié la raison, savoir l'exposition.
Pourtant un œil extérieur le rappellerait que c'est impossible tant leur double agit en lieu et place d'eux-mêmes.

«Aux Philippines, des chercheurs de l’Institut de recherche international sur le riz ont réussi à en croiser une variété sauvage très particulière, capable de résister au sel. De nombreuses terres actuellement stériles pourraient alors devenir cultivables. »
Cette information captée sur la radio RFI me fait aussitôt penser à Duras, et à son Barrage contre le Pacifique. Et à la mère de Duras qui aurait pu récolter sa plantation de riz si elle avait pu cultiver cette variété de riz (même pas transgénique) et ainsi ne pas courir à la catastrophe ni connaître la misère d'argent.
Et du coup, pour aller vite, la petite marguerite n'aurait pas fréquenté l'amant, le personnage de L'Amant.
Mais alors qu'en aurait-il été de la vie de cette grande dame de la littérature ?
Il est bien connu que si on peut toujours tenter de refaire le monde, il ne faut jamais se retourner vers le passé avec des sis (sic)

Toutes ces choses merveilleuses appréhendées, ressenties, aperçues, presque pensées, mais que je ne sais pas encore nommer.
Quoi ? Des pistes, des idées, des compréhensions, des intuitions, des explicitations, des accumulations d'items, des combinations en cours...

Illégitime la dette, celle de la France, accumulée depuis les années 1975 ? Et fortement accrue à la suite de la crise de 2008 ?
Ce qu'il faut c'est qu'elle cesse de continuer de s'accroitre, par suite elle pourrait très bien se rembourser plus ou moins sur de longues années, par exemple en ré-empruntant à des taux faibles comme maintenant.
Mais alors on va laisser payer cette dette par nos enfants ?
« Léguer de la dette à nos enfants » est la phrase fétiche qui fait mouche et semble démontrer tout ce qu'il faut.
Nos enfants continueront néanmoins à profiter des universités, musées, piscines, lycées et autres trains à grande vitesse, construits par de la dette. En outre ils auront pu vivre dans leur famille, en général soutenus par des parents qui ne sont pas tombés dans la misère complète depuis 2008 (le chômage s'en tenant à 10,3 % contre 10,8% en janvier 1997).
Ce qu'il faudrait c'est que la dette n'augmente plus. Or les dépenses de l'Etat français augmentent spontanément chaque année de 6 à 7 milliards d'euros. Mécaniquement.
S'il y a un système à changer c'est celui-là!

Des personnels de Pôle emploi Paris ont dénoncé récemment l'envoi de lettres écrites en un langage administratif incompréhensible qui faisait que des gens du coup demandaient un rendez-vous pour comprendre ce qu'il leur avait été envoyé.
Voici un autre exemple de lettre, émanant d'un établissement scolaire, dans laquelle ne figure pas le mot cantine ou restaurant scolaire alors qu'il s'agit d'une invitation à en payer les frais :

Date d'émission, le... Avis aux familles, trimestre scolaire 3
Le présent titre est exécutoire en application de l'article L252A du livre des procédures fiscales pris, émis et rendu exécutoire conformément aux dispositions des articles R XXX
Votre relevé de comptes...
La somme est à verser avant le
(sans date)
Information des débiteurs pour tout renseignement : s'adresser au service gestionnaire ou à l'agent comptable.
Le recouvrement des titres exécutoires est poursuivi jusqu’à opposition devant la juridiction compétente
Toute contestation sur le bien fondé d'une créance de nature administrative doit être portée, dans le délai de deux mois suivant sa notification, devant la juridiction compétente.
Talon à joindre


Pas de signature ni de formule dite de politesse !

Emmanuel Todd, démographe, anthropologue, et un peu gourou de la classe politique, vient d'écrire un bouquin (comme il dit) dont le contenu scientifique fait découvrir une France qui n'est généralement pas décrite ainsi, celle d'une population de haut niveau d'éducation, avec un taux de suicide faible, une occurrence d'homicide en diminution...
En revanche, sur les télés, cet homme parle comme un consommateur au comptoir de bar : « je vais vous dire la réalité de ce qui se passe ».
Il met alors en cause l'euro à l'origine selon lui du déficit commercial que cependant la France a connu aussi sous le franc, explique la dette par le fait que des riches ont eu le tort de prêter à l'Etat etc.
Il est l'illustration d'un type d'humain moderne à forte capacité d’analyse et de raisonnement logiques, qu'une démarche d'affectivité conduit à démontrer ce qu'il veut démontrer.

Une mésange cherche à grimper le long d'un miroir, inhabituellement posé, comme elle s'en est bien rendu compte, dans un jardin. Elle ne cesse de monter descendre. Elle cherche quoi ? A entrer dans le miroir, le traverser, passer de l'autre coté ? Ou comme Narcisse, elle joue simplement de cette figure non identifiée qui se meut en même temps qu'elle à l'identique.
La mésange s’attaque au miroir méthodiquement, continument, au son du cliquetis de ses griffes qui ne peuvent s'accrocher sur la surface lisse. Cependant, de temps à autre, elle s'envole se percher sur une branche de l'arbuste voisin dont elle redescend peu après. Si ce n'est une autre.
Car elle n'est pas seule, elles sont deux, c'est un couple. La question étant alors de savoir si l'une ou l'un seulement s'attaque au miroir, ou bien si elles se relaient dans l'action ?
Petit oiseau de plusieurs millions d'années, miroir millénaire, mon regard d'humain presque autant millionnaires d'années.
En plus, une connection numérique m'assurant dans l'instant qu'il s'agissait bien d'une mésange bleue et jaune, famille des paridés.

Sauf erreur des arpenteurs, l’astéroïde qui, le même jour que celui de l'explosion au dessus de la Russie d'un autre astéroïde de 10000 tonnes, est passé donc le 15 février 2013 à tout juste 27800 kms de la Terre.
Il était donc plus proche de nous que les satellites de télévision et de communication envoyés par les agences spatiales en orbite haute, soit à 30000 kms !
Cela me laisse silencieux...
A propos de silence, on se plaint qu'il n'y en a plus sur Terre, en particulier dans les villes. Jean-Jacques Rousseau s'en plaignait déjà, mais pour d'autres bruits que celui des moteurs à explosion.
Or voilà qu'un dispositif sonore a cependant été ajouté à un véhicule électrique désormais en vente par Renault. Sans doute dans une bonne intention, puisque, à la manière du fameux klaxon, il s'agit d'alerter les piétons de l’arrivée d'un engin automobile. Il est possible de le désactiver mais il se réactive de lui-même au démarrage.
A croire que les humains ne sont pas faits pour le silence. Tout de même, il faudrait mieux s'habituer au voiture silencieuse.

Albert Eisntein mis en cause par les ultra-conservateurs américains, rien d'étonnant. D'ailleurs il faut s’attendre à tout avec les fondamentalistes et autres intégristes de toute croyance, sans qu'ils puissent nous surprendre pour autant.
Je pense souvent avec bonheur à Eisntein. Par exemple quand je me remémore ma lecture enthousiaste de son petit précis intitulé La relativité.
Je pense aussi à lui qui, assistant à Vienne à un défilé militaire, aurait dit que pour défiler ainsi une moelle épinière suffisait !
Encore hier j'ai pensé à lui qui détestait les chaussettes, me disant que dès le printemp arrivé je reprendrai mon rituel consistant à ne pas en porter de tout l'été.

« Une affaire profondément triste pour la démocratie », il ne faut pas exagérer ! Qu'un politique ait menti jouant les pompiers pyromanes est sans doute détestable. Qu'il se révèle un corrompu forcené tant il a été loin dans le mensonge est assez stupéfiant. Mais les hommes politiques sont probablement à l'image des Français, pas plus corrompus que la moyenne. Et sans doute pas plus menteur non plus, la moyenne prenant en compte nécessairement les extrêmes.
A ce titre, le slogan « tous pourris », s'il n'est pas nouveau, est toujours aussi imbécile, puisque celui qui l'utilise s'inclut dedans par définition.
Ce qui grandit la démocratie, c'est que cet homme ait été démasqué et qu'il soit poursuivi par une justice indépendante, comme d'ailleurs l'a noté le journal Mediapart à l’origine des accusations contre le dit ex-ministre.

Yv-No ne met plus au singulier de s à temp dans ses chroniques. Il avait dit qu'il était pressé d’écrire le mot corp sans s au singulier. Mais cela a dû lui paraitre plus difficile. Ou alors il ne se sert pas du mot en ce moment, ce qui m'étonne...
C'est un jour de neige, Yv-No vient me visiter par surprise. Tandis que nous nous promenons dans ce paysage de rue ordinaire, pour une fois différent, car blanchi à la neige, je lui parle de Diderot qui tentait toujours de glisser dans son Encyclopédie des corrections à la doxa officielle, en fait des transgressions.
Je lui dis que j’insère à sa manière dans mes textes des petites phrases qui généralement ne se disent pas. En somme des « corrections » aux clichés et autres croyances.
Et aussi que je m'amuse à injecter de petites corrections d’anomalie de la langue et de sa graphie : « par exemple, j'écris corp et temp sans s au singulier » (puisqu'on dit corporel, temporel, corporation, temporiser etc). Ce qui donne: Le temp, les temps, le corp, les corps...
Avouons que ça fait plaisir d’écrire le printemp sans s final, même s'il est en retard cette année.
Ça fait plaisir aussi parce que désormais nous sommes au moins deux à le faire !

Le bout du tunnel est une expression qui revient depuis peu pour décrire l'évolution de l'enlisement économique qui est, en l’occurrence, comparé à un tunnel dans lequel on serait plongé. Avec comme variantes : « on commence à voir le bout du tunnel » ou « on ne voit toujours pas le bout du tunnel ».
Utilisée lors des différentes périodes de crises du XXe siècle, elle l'était en particulier, rabâchée, par les hommes politiques des années 1990 quand sévissaient chômage ( + 10%) et récession. Ou dans les années 80/82 avec un taux d'inflation à plus de 13% (id en 1974).
Aujourd’hui, sans doute à cause du poids de la dette, et aussi parce que rien n'est jamais pareil, la conviction profonde de la crise aurait tendance à faire dire qu'on est loin d'être au bout du tunnel !

La sonde Voyager I, lancée en 1977, a-t-elle déjà ou est-elle sur le point de sortir du système solaire ? Certains chercheurs le croient, la Nasa le prédit dans quelques mois ou quelques années, avançant que la frontière n'est pas fixe et serait plutôt une zone incertaine aux dimensions gigantesques ! Seule certitude, la sortie de notre système solaire apporterait la preuve qu'il y a bien un « dehors » à ce système...

Il fallait s'y attendre, des concepteurs ont matérialisé le dispositif ad hoc pour les signatures de livres, bien présent désormais au Salon du livre de Paris à l'avant des stands de certaines grandes maisons d’édition.
L'un d'eux, en particulier, est constitué d'une table longitudinale, plutôt étroite, devant lesquelles sont fixées une série de chaises, un peu à la manière de ces systèmes de tables de restaurants rapides faites pour accueillir un maximum de personnes, ici des auteurs qui sont donc serrés près les uns des autres, et qui pourraient alors tout aussi bien manger que signer... Du coté des lecteurs, qu'on imagine avides, se trouve un renforcement en métal légèrement surélevé, non pour y déposer au fur et à mesure bols et plats de quoi nourrir les gens ci-devant assis, mais pour poser le livre à signer et peut-être y reposer mains ou bras en attente.
S'appelle la table à signer, comme on dit table à langer !

Le premier traité international sur le commerce des armes conventionnelles (TCA) sera-t-il adopté à l'ONU cette semaine par les 193 pays membres en train de négocier ferme ? Ce serait une grande victoire sur l'adversité, surtout s'il s'agit de limiter ce commerce de façon significative. Ce serait un grand pas de civilisation aussi.
Le paradoxe dans cette affaire est que si ce traité est soutenu par les opinions publiques occidentales, les pays occidentaux sont justement les plus grands vendeurs d'armes, avec la Chine désormais.
Donc ce sont les pays qui possèdent les plus fortes industries d’armement et en conséquence qui ont le plus grand nombre d'emplois à défendre !

Une réforme du mode d'élection des nouveaux conseillers départementaux bien que rejetée au Sénat après avoir été approuvée par l'Assemblée nationale devrait voir le jour en 2015.
Un homme et une femme seront élu(e)s dans chaque canton, l'ensemble des cantons des départements étant divisés par deux pour ne pas augmenter le nombre de conseillers.
Il y aura donc autant de femmes que d'hommes à gérer les départements. Une manière de parvenir à la parité sans que les partis (ou les hommes) puissent s'y soustraire. Jusqu'alors il y avait à peine plus de 10% de femmes dans les conseils généraux de France.

Quel dommage ! Les soldates Femen ont comme règle de ne pas rire durant leurs interventions publiques sein-nus (topless en français). C'est pour elle une garantie de réussite, le rire apportant une connotation de manque de sérieux.
J'avoue regretter au moins le sourire, parce que celui-ci peut être déstabilisateur par la force qu'il dégage. Certes, il risquerait de déclencher comme le rire une rage supplémentaire et par suite une montée de violence chez les sbires des régimes dictatoriaux ou chez les activistes intolérants qu'on peut imaginer (poliment) se dire : « Et en plus elles se marrent, elles se foutent de nous ! ».
Mais un sourire, outre qu'il ne ferme pas l'échange, au mieux l'entrouvre, démontrerait surtout que si elles font ces actions spectaculaires, en se dénudant du haut, c'est à cause d'une situation objective. Par exemple, leur action à la « Cathédrale » de Paris (ou se trouvaient fort opportunément exposées les nouvelles cloches), visaient justement à sonner les cloches d’une institution où les femmes sont par statut au second plan.
Autre exemple, quand elles interviendront dans les pays arabes, bientôt en Tunisie semble-t-il, en raison de la recrudescence de la pression exercée sur les femmes, un sourire contenu serait une bonne réponse aux mines patibulaires des salafistes et autres extrémistes de la religion. 

C'est pour un devoir de français?
Imaginaire ? Ce qui n'est pas du réel, en tout cas pas du réel des clichés...
Ou alors des mots inventés? Assemblage de syllabes pour exprimer le mot qu'on ne trouve pas ou bien qui n'existe pas!
Quelques mots idéaux? Tu peux toujours te raccrocher à ça: la beauté, le merveilleux, la surprise...
La courbure toujours de l'horizon, la limite fractale de toute fusion...
Un jour, tu m'as demandé si je croyais que l'Univers était un ami?
... Je viens de regarder le premier film de Ernst Ingmar Bergman, Vers la joie (un des premiers). Je suis encore dedans.
Maintenant, je vais sortir au soleil.

Il y a encore une dizaine d'années on estimait que le cerveau possédait plusieurs millions de neurones. Désormais on fait état de 85 milliards de cellules nerveuses, connectées entre elles par 1000 à 10 000 synapses chacune. Est-ce que cela fait du cerveau humain un des objets les plus complexes connus dans l'Univers que l'on connait si mal ?
Rien n'est moins sûr, puisqu'on est dans l'ignorance des connaissances qui seront celles des humains dans un siècle par exemple.
On voit en tout cas combien il était réducteur de croire à une époque lointaine que le cœur était le centre de la vie humaine !

Faut-il parler de tout, écrire sur tout, donner un avis sur tout ce dont il est question?
Non, il y a des choses de l’actualité qu'il faut ignorer, il y en a dont je ne veux pas parler, dont je ne lis plus le feuilleton. Sur lesquelles je ne me prononce ni ne veux le faire. Il y a même des histoires dont je ne veux plus entendre parler, et trop d'informations qui me lassent de par leur nullité. Donc je ne les lis plus et n'en parle pas.
Mais elles existent tout de même !
Oui elles occupent même grandement ce qu'on appelle l'actualité, mais il y en a tant d'autres dont on ne parle pas ou peu.
Les médias font leur choix, l’écrivain peut aussi faire le sien.

L'écrivain américain, Philip Roth, ne veut plus écrire de fiction, il en a bien le droit. Il se plaint qu’écrire est une vie continuelle d’astreintes. Certainement vrai, Duras parlait de la douleur d'écrire. L'étonnant est qu'il ne parle pas du plaisir durant l'écriture, seulement éprouvé le temps d'une semaine et demie après avoir terminé un livre, avoue-t-il.
Mais ce n'est pas du plaisir car la dureté de l’écriture l'occulte. Écrire emporte toute la personne de l'écrivain pendant des mois, l'exaltant à traverser plaines et montagnes en chevalier obscur et solitaire, parfois au péril du découragement et/ou de la maladie professionnelle comme la gueule de bois.
Le plus étonnant étant que Roth ne fasse pas état de la liberté que l’écriture donne. La liberté mentale. La liberté d'être. Ni de l'intelligence du monde selon moi découverte à mesure de l'écrit.
Roth ne serait-il qu'un auteur de littérature de divertissement (ce qui n'est déjà pas mal!) et pas de littérature de fond comme il le voudrait pourtant ?

Le niveau des élèves en France baisse. Avant, tout le monde le disait mais c'était faux, cette fois c'est vrai, écrit l'historien de l'éducation Antoine Prost dans Le Monde du 20/2/13.
« Le recul n'épargne que les enfants des cadres supérieurs et des professions intellectuelles, dont les enseignants ». Ce qui n'est guère étonnant pour ces derniers, puisque eux les profs peuvent leur transmettre exactement ce qu'ils demandent à leurs élèves.
Les enquêtes apportant la preuve de cette baisse du niveau datent de plus de cinq ans, elle n'a donc rien à voir avec l'instauration à l'école primaire de la semaine de 4 jours en 2008. On serait d'ailleurs curieux de savoir quel impact elle a eu, pas nécessairement négatif contrairement à ce que dit cet homme (« Qui peut soutenir qu'elle ait amélioré les choses ? »)
Rien d’étonnant non plus que les enfants des classes favorisées ne perdent pas le niveau, considérant que ces classes-là protègent leurs enfants de la culture dominante contemporaine : télévision, jeux vidéos, écrans en tout genre, qui est rejetée à l'école...

On est parti pour le « low cost » qui pourrait se dire bas prix ou bon marché avec un nouveau TGV qui se nommera « Ouigo » et qui aurait pu s'appeler Onyva.
Que fait donc l'académie française face à l'envahissement des anglicismes ? Que fait-elle à part assurer de régulières chroniques à la limite du ridicule sur ce qu'il faut dire et ne faut pas dire, classées en "emplois fautifs" et présentées en deux colonnes : Dire / Ne pas dire.
C'est à la limite du ridicule ou alors ce sont des humoristes ces gens-là qui ont envie de nous faire rire.
Voyons en exemple cet homme qui dit le poste pour parler de la radio, propose d'utiliser "tourner casaque" au lieu de revirement.
Et précisément un extrait de sa chronique : « Si l’on veut faire allusion à un changement d’orientation sexuelle, on dira pudiquement mais clairement qu’il (ou elle) a viré sa cuti ou, pour un homme, qu’il est passé du côté de la jaquette flottante ».
Un homme d'un autre temps? Un passéiste !

Dans la série: « on ne peut plus rien faire maintenant », la ville de Paris, qui met en place des éteignoirs à cigarettes, rend désormais passible d'une amende de 35€ le jet de mégots de cigarette sur la voie publique. C'est un geste courant, une dernière aspiration de fumée et puis s'en suit le jet nerveux du mégot encore fumant qui atterrit plus ou moins aléatoirement au sol.
En fin de 20e siècle, on pouvait encore voir dans les vieux wagons des panneaux interdisant de cracher sous peine d'amende...

Il est courant d'entendre déclinée l'idée selon quoi la société démocratique, sous ses allures « libérales », ne serait qu’une vaste entreprise de calibrage généralisé des faits et gestes de ses citoyens. Jusqu'à sa traduction dans l’expression populaire : « maintenant on ne peut plus rien faire » !
Sans doute à l’image du code de la route dont les règles se sont beaucoup durcies au long des années, avec cependant comme résultat en 2012 une mortalité routière plus faible qu'en 1948 (France métropolitaine).
Courant aussi de décrire les médias comme des instruments de propagande, alors qu'ils sont souvent en réalité une peu bêtes et suivistes, développant en général les dépêches d'agences le plus souvent rédigées par des journalistes honnêtes.
Pour retrouver le nord, il faut selon moi considérer le mouvement de protestation d'étudiantes à Gaza, ces jours-ci, à qui on veut imposer effectivement un calibrage vestimentaire, par l'obligation du port du vêtement islamique à l'université pourtant publique...

J'ai hiberné quelques jours, suite à une contrariété... Une contrariété ? Tu sais, il y en a dans la carrière d'un écrivain qui ne fait pas carrière... Pas carrière ? C'est ce que j'avais écrit dans mon premier roman : pas de métier, pas de carrière, que de la vie...

Je ne voudrais pas jouer les rapporteurs mais l'autre soir vers les 21h, carrefour Balin à Lutèce city, les feux de circulation ne fonctionnaient pas. Du coup les voitures jouaient avec les bus pour passer le carrefour tandis que les passants essayaient de les éviter en le traversant. À la bonne heure, un homme de service équipé de vêtements fluos est arrivé pour apposer un panneau provisoire muni de lumières clignotantes signalant que les feux étaient éteints. Hélas à peine l'homme de service reparti, les lumières clignotantes censées attirer l'attention des conducteurs pressés ont cessé d'émettre le moindre signal. Il fallait accepter le fait que la zone était en extinction momentanée.
Mais pourquoi en parallèle l'horloge du croisement indiquait-elle une heure capricieuse ? Un garçon de café rassurant précisait en habitué de la chose qu'il fallait compter deux heures de moins pour l'avoir à l'heure...

La honte: réédition d'un livre parodiant Duras d'un certain Patrick Rambaud , certainement habile imitateur au point d'être capable de traiter des centaines de pages censées la parodier. Sauf que sa parodie est d'une vulgarité absolue, faisant preuve bien sûr d'une incompréhension totale des écrits de Marguerite Duras et montrant surtout une absence de perception et/ou de connaissance de la littérature.
Sans doute parce que cet homme ne connait pas et ne connaitra jamais ce qu'est la littérature. Mais seulement ce qui s'appelait à une époque la littérature de gare, celle qui se vendait dans les gares, le bas de gamme.
Un membre néanmoins de l'académicien Goncourt, société littéraire de nom, qui a tout de même était obligée d'offrir à Duras le prix du même nom pour L'Amant !

Il pleut sur Paris. Il y fait moins froid que les jours derniers (6° à 12h) mais il pleut. Et il va sans doute pleuvoir même si la météo annonce des éclaircies en seconde partie d'après-midi. Ce temp maussade risque de ne pas faciliter une participation massive à la manifestation prévue à 14h pour soutenir le mariage pour tous. Encore qu'on peut penser que la pluie ne va pas arrêter les participants de participer.
Juste le risque est accru qu'il y ait moins de monde qu'à la manifestation hostile à l'égalité de l'autre dimanche.
De toute façon, le mariage pour tous a été voté par les Français dès lors qu'ils ont élu Hollande président!

(Finalement il n'a pas plu avant 18h, il faisait 10° à 16h et la manif a rassemblé 130 000 personnes)

J'aime la liberté dans laquelle j'écris en ce moment. Celle que j'ai quand j'oublie les éditeurs à la recherche de produits que je n'ai ni envie de lire ni envie d'écrire. Quand alors je peux écrire sans la moindre pression de devoir faire ceci ou cela, ou correspondre à, m'aligner sur. Et sans avoir à ânonner les bons clichés...
Sans avoir non plus à me censurer moi-même, ce qui est très difficile, car soi-même on peut facilement se censurer.
C'est un bonheur d'écrire avec ce sentiment là, d'être libre. Positivement, d'être libre de développer ce que j'aperçois de l’écriture. De pousser le courant de l'élan, de laisser la voile se lever, et d'aller y voir vers où, jusqu'où.
Et plus encore d'avancer dans la prospection de ces territoires sur lesquels je cherche à m'aventurer depuis que j'ai commencé d'écrire.
Bien sûr on n'est jamais complétement libre, pas même de ses démons!
Encore que ça aussi on parvient à s'en libérer. Un peu, toujours, peu à peu, chaque fois.

Rappeler aux amnésiques écrivains qui ne savent plus répondre à la question de savoir à quoi sert la littérature, qu'elle invente le monde. La littérature sert à inventer le monde.
Bon, je sais que pour beaucoup elle sert à amuser les gens. Ou même à les conforter dans ce qu'ils croient et savent déjà.
Néanmoins, la littérature invente le monde, constamment. De façon le plus souvent souterraine, rarement à grands coups de pubs sur les médias ou d'analyses pédagogiques dans les livres scolaires.
Tout comme l'écriture fait la littérature, le monde s'écrit par la littérature.

Tarantino en bagarre avec un journaliste de la BBC (channel 4) qui lui demande pourquoi la violence est une part prépondérante de ses films et manifestement un élément de plaisir pour beaucoup de ses spectateurs? Et pourquoi cela semble admis d’aller au cinéma et d'apprécier la violence qui y est montrée? Et encore s'il est si sûr qu'il n' y a pas de lien entre prendre du plaisir à la violence dans ses films et pareillement à la violence de la vie réelle?
Le cinéaste insulte le journaliste, il dit qu'il est là pour vendre son film, et pas pour parler de la violence. Il ajoute qu'il a déjà répondu à cette question et que si l'on veut en savoir plus, on peut le « googler » (« they can google me »). D'après The Independent (10/1/2013)

La dernière amie que j'avais eu l'an dernier ne supportait pas de téléphoner. En tout cas je ne devais pas l'appeler mais lui envoyer des textos. Ensuite, elle avait préféré que je lui écrive des mails. Elle y répondait rapidement, pour moi cela n'y changeait rien, c'était comme les textos, je la joignais de toute façon avec mon téléphone.
Pour se voir au café, j'envoyais un premier mail auquel elle répondait en donnant son accord , ensuite on discutaillait un peu sur l'heure et le lieu, des mails toujours très brefs, au bout de 5 ou 6, on était OK, on se retrouvait un quart d’heure après.
La précédente amie, elle, n'aimait pas les textos. Tout comme elle ne voulait pas entendre parler des réseaux sociaux. T'as raison, je lui concédais, c'est parfois n'importe quoi, mais ce n'est pas pire que les conversations de rue ou des comptoirs de bar, c'est même plutôt de meilleur niveau.
Pour la joindre, j'appelais en vocal et laissais un message sur son répondeur, car elle ne répondait jamais en direct. Elle rappelait le soir en général me disant qu'elle préférait m'appeler sur un fixe. Fallait-il que je reste sédentaire, je lui demandais ? Le plus souvent, je lui envoyais un mail auquel elle répondait le lendemain ou le surlendemain. De toute façon, c'était une communication plus facile que ça l'était pour mes ancêtres qui vivaient au début du XXe siècle.

« L'époque était triste (en 1984), moins qu'aujourd'hui »...
Je découvre cette phrase de Michel Butel, écrite en 2012. Quelqu'un pour qui j'ai de l'estime et du respect, lui qui comme il le dit a "inventé un journal en créant L'Autre Journal "et puis l'an dernier L'Impossible.
Je me méfie pourtant de ce genre d'affirmations, j'aurais même tendance à penser le contraire, que les années 1980 étaient plus tristes que maintenant. Par exemple, avec le soutien du Président Miterrand, venaient d'êtres installées en Allemagne de l'Ouest des fusées Pershing dirigées vers l'URSS puisque c'était encore la guerre froide. On pourrait ajouter qu'il n'y avait pas le Pacs. Et surtout ni téléphone portable, ni internet personnel !
J'avancerai seulement une impression fondée à force d'observation ici ou là, dans la rue, les cafés, celle de croire que la génération Y est beaucoup plus joyeuse que les précédentes.

« 2012 n'aura pas été "une année négative" pour l'industrie du livre », déclare le président du Syndicat national de l’Édition, à peu près comme le président précédent l'avait fait l'année passée selon Actua Litté (actualitte.com).
Si l'on sait lire à travers les lignes, ce n'est pas une mauvaise nouvelle !
Coté vraie bonne nouvelle, un groupement de libraires parisiens annoncent s'organiser pas tous moyens pour satisfaire les commandes de livres (et leurs clients) dans l'après-midi même, au pire le lendemain. Autrement dit, faire mieux qu'Amazon!
Ce qui est une condition essentielle à la (sur)vie des librairies locales. Une mesure réclamée ici avec conviction depuis des années dejà.

31/12/12, 23h 31, place Saint-Germain-des-Prés, un couple m'aborde, la femme sourit, l'homme demande: excusez-moi, vous êtes d'ici ? on m'a dit de venir dans ce quartier, qu'il y avait une ambiance sympa, et y a rien, personne / Oui, mais il pleut, enfin, c'est très curieux, depuis une demi heure je me promène dans les rues, elles sont vides en effet, il n'y a personne, les gens sont dans des fêtes intérieures... / C'est la vérité ce que vous dites, ou vous faites de la poésie ? / Les deux ! (rires)

Une cheffe de petit parti écologiste interviewée par une télé depuis sa résidence de campagne, regarde le ciel, elle dit : « voyez, nous sommes dans le Gard (France), il fait 14° à 10h du matin ! » Et elle embraye sur le réchauffement climatique.
Loin de moi de contester ce réchauffement, encore qu'il faudrait mieux parler de changement climatique. Ainsi Météo France indique que dans ce même Gard, à Nîmes, il faisait plus 21° le 18 décembre 1987 et aussi (moins) -9° le 27 décembre 1962.
Aujourd’hui il fait 43° à Rio de Janeiro, température la plus élevée jamais connue, comme disent les médias, en réalité pas depuis 1915.
Par ailleurs, il a neigé de plus de 40 cm hier à Montréal, presque autant qu'en 1971, tel dernier ouragan n'avait jamais été aussi violent depuis 1993 etc.
Les ringards disent parfois que le monde marche sur la tête, il arrive souvent en tout cas que les médias regardent les choses à l'envers.
Par exemple, ce matin, on entend ceci: "En Inde les violences faites au femmes explosent ».
La vérité est que ce sont les manifestations contre ces violences qui explosent. Et surtout les dénonciations des viols qui jusqu’alors ne l'étaient pas, dénoncés. Et aussi les dénonciations du fait que la police refuse de prendre les plaintes des victimes de viols, ce qui était la règle depuis toujours. Tout comme ici, il y quelques décades seulement, en France, à l'époque où il n'y avait pas de policières femmes.

Stupéfiante, cette conviction de beaucoup de scientifiques que, si l'on ne sait pas encore, on est sur le point de savoir, de connaître, de comprendre tout. On ne sait pas encore s'il y a de la vie ailleurs dans les cieux, on ne sait pas encore quelle est l'évolution probable de l'univers, on ne sait pas du tout ce que veut dire cette planète récemment découverte qui n'aurait pas de soleil etc. On le saura prochainement, bientôt, on est pas loin d'avoir tous les outils pour savoir.
A l’image de ce sous-titre du journal Le Monde de ce jour affirmant que « la découverte de cette particule élémentaire, le boson de Higgs, permet de percer les derniers secrets de la matière. Et livre peut-être la clé de la compréhension de l'univers ». Génial !




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